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3 ans après la chute d’IBK : Le panier de la ménagère souffre
Publié le lundi 21 aout 2023  |  L’Inter de Bamako
Sit-in
© aBamako.com par MS
Sit-in du front populaire contre la vie chère devant la primature
Bamako, le 22 juin 2021, le"front populaire contre la vie chère" a organisé ce matin un sit-in à la cité administrative
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Le troisième anniversaire de la chute du président Keïta a été célébré dans un contexte sociopolitique et économique difficile pour notre pays. Si certains actes fondateurs ont été posés pour l’émergence d’un Mali nouveau, il faut reconnaître que le quotidien du citoyen lambda est loin d’être un long fleuve tranquille. Les prix des produits de grande consommation ne cessent de grimper, condamnant les chefs de famille à se réfugier dans des lamentations. Question. Les exonérations ont- elles servi à créer une autre race d’opérateurs économiques?

Le 18 août 2020, le mandat du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été écourté. Les militaires du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) ont parachevé l’œuvre du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) en forçant le président Keïta à la démission. Le regroupement politico- religieux accusait IBK et son gouvernement d’être les responsables d’une gestion oligarchique à la tête de l’État et contestait le régime à travers des manifestations de rue. L’annonce du coup d’État a été accueillie par une liesse populaire par les militants du M5-RFP. Et ils annonçaient une nouvelle ère pour le Mali en menant une lutte sans merci contre les maux qui ont précipité la fin du pouvoir IBK.

Ainsi, le coup d’État ouvre la voie à une transition avec pour mission la lutte contre l’insécurité pour restaurer la souveraineté sur l’ensemble du territoire national mise en mal depuis 2012 par une cohorte de djihadistes financés et armés par l’Occident et les monarchies du Golfe pour déstabiliser le Sahel, lutter contre la corruption et la délinquance financière, réduire le train de vie de l’État et le coût de la vie. Sur ce dernier point, les attentes sont loin d’être atteintes. Les prix des denrées de grande consommation n’ont, durant les trois ans, connu aucune baisse pour soulager les chefs de famille confrontés à d’autres difficultés existentielles. Et cela, malgré les exonérations accordées à des opérateurs économiques pour importer en grande quantité des produits dont le consommateur malien en avait sérieusement besoin pour sa survie. Mais, hélas ! Les hommes chargés de cette opération commando pour doter nos marchés de denrées à prix abordable se sont révélé pires criminels. Non seulement, les produits n’ont pas été à la portée du citoyen lambda et leur vie est loin d’être un long fleuve tranquille, mais aussi le ravitaillement des marchés se faisait à compte-goutte pour créer la rupture afin d’augment le prix à leur profit et à leurs protégés tapis dans les organes de la transition.

Ce jeu de chaises musicales est connu de tous les observateurs de la scène politique malienne. Depuis l’avènement de la démocratie, importée par des gens avides de pouvoir en 1991, chaque régime fabrique une race d’opérateurs économique qui bénéficient de tous les marchés, des exonérations, des subventions et derrière lesquels ils se cachent aussi pour créer des sociétés écrans pour bien sucer le sang des Maliens. Les régimes AOK-ATT-IBK se sont tous appuyés sur des gens à qui des facilités importantes ont été accordées au détriment des vrais opérateurs économiques pour faire main basse sur l’argent public. Et il n’est pas exclu que la transition soit passée par ce chemin pour émerger ses propres opérateurs économiques.

Contrairement aux régimes précédents dont les ‘‘hommes fabriqués’’ détiennent encore les clés de notre commerce, les opérateurs économiques de la transition ont lamentablement échoué. Ils n’ont pas été à la hauteur de fournir nos marchés de denrées de première nécessité et pire, ils ont renchéri les prix. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les chefs de famille tirent le diable par la queue. Tout à augmenter. Même le prix du sel. Les conséquences de ce pilotage à vue ne peuvent que souffrir le panier de la ménagère.

Partout, c’est le cri de détresse. Le kilo de l’oignon a atteint 1000 F CFA. Du jamais vu ! Le 50 kg du riz importé est cédé à 22 500 F CFA. Celui du sucre à 800 F CFA. Ces augmentations sauvages n’arrangent pas la situation des chefs de famille dont les salaires n’évoluent pas en fonction de la vie chère. N’en parlons pas des autres travailleurs dont l’activité est liée à l’électricité dont la fourniture connaît des coupures intempestives. Cela a déjà engendré des pertes énormes pour des petites et moyennes entreprises.

Malgré le soutien populaire à la transition, les populations commencent à porter la voie sur la place publique. Certaines dénoncent déjà l’incapacité des autorités de la transition à réduire le train de vie de l’État et de trouver des solutions idoines à la cherté de la vie. Moussa Keïta, promoteur d’école privée, laisse entendre que la transition a été piégée par des opérateurs économiques dont elle a porté sa confiance pour doter nos marchés de denrées en grande quantité. D’autres pensent que la patience a des limites. Souleymane Dembélé, agent des Collectivités territoriales, pense que les dirigeants de la transition se cachent derrière le soutien du peuple pour affamer les Maliens.

Si la transition ne se ressaisit pas, les actes fondateurs posés pour l’émergence d’un Mali nouveau risquent d’être noyés par la vie chère qui pourrait constituer un ferment pour une contestation.

Yoro SOW
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