Depuis la nomination des nouveaux conseillers du président de la transition, les sentiments de frustrations se font sentir au sein de l'opinion. Pour certains observateurs, le Colonel Assimi Goita semble avoir relégué au second plan la notion de gestion rigoureuse des deniers publics, surtout en cette période de la vache maigre. En d’autres termes, l'idée de changements voulus semble être renvoyée aux calendes grecques tant il multiplie inutilement les dépenses alors que les ressources se font de plus en plus rares. La nomination de ces conseillers est qualifiée de 《trop》 ou de 《 récompense politique budgétivore》 pour le pays surtout en ces temps difficiles où l'économie nationale est quasiment en faillite. Que dire du panier de la ménagère qui s'assèche de jour en jour.
Ils sont des anciens ministres et défenseurs de la transition à être nommés Conseillers spéciaux au près du Chef de l'Etat dont le bilan de certains d'entre eux ont été contesté au moment de leurs fonctions respectives. En effet, l'aurore du désespoir tant annoncé depuis belle lurette semble malheureusement se concrétiser sous nos yeux, remettant en doute l'avenir politique et économique du Mali. Ceci serait dû à la manière de la gestion actuelle peu appréciable du président de la transition Assimi Goita. Comme le dit l'adage, fermer des yeux pour s'empêcher de regarder l'inaperçu passe souvent à l'échec. Le cas du Mali est de plus en plus alarmant voire inquiétant. Pour cause, le président Assimi qui avait en un moment donné, gagné l'estime populaire motivée à la fois, par ses positions qualifiées de " panafricanistes" envers l'ancienne métropole mais aussi son intention à faire rupture aux anciennes pratiques du régime défunt, est en passe d'être en deçà des attentes. La nomination récente des 5 Conseillers spéciaux à la présidence avec rang des ministres a suscité des réactions au sein de l'opinion nationale. Même si certains considèrent cette nomination comme une récompense politique qui n'aurait jamais dû avoir lieu vue la situation socio-politique voire économique très complexe de l'heure. D'autres, dressant un bilan très peu reluisant surtout eu égard aux promesses qui sont non tenues du Colonel Goita, qualifient cette décision "d'irréfléchie" qui s'opposerait selon eux, à l'esprit de changements voulus par les maliens. Pour rappel, le président de la transition, avait promu la rupture avec les anciennes pratiques du régime IBK, à savoir, bannir l'amateurisme dans nos administrations publiques et privées, du favoritisme par rapport aux nominations, surtout améliorer les conditions de vie précaires des foyers entre autres.
Un adage bien connu de chez nous dit que quand on n’a pas les moyens de sa politique on fait la politique de ses moyens. Sinon les paysans attendent toujours la réalisation de sa promesse pour les intrants. Pour rappel Il avait aussi, promu la distribution des intrants agricoles russes à nos paysans et les constats révèlent que des choses n'avanceraient pas d’un iota. Par ailleurs, dans le rang des nouveaux conseillers récemment nommés à la Présidence, figurent les deux anciennes ministres emportées par le vent des remaniements ministériels dont le bilan de celle qui était en charge de la Santé, notamment Mme Djeminatou Sangaré, a été mitigé par le fait des grèves récurrentes dans des hôpitaux. En outre, les plus remarquables sont aussi la nomination par décret présidentiel, de l'artiste Salif Keita qui était du CNT et qui a démissionné de l’institution législative pour des raisons personnelles et celle de l'ancienne ministre sous IBK, Assetou Founè Samake Migan, dont la seule qualité est d’être une des fervents défenseurs de la transition. Que dire de la nomination du magistrat Boya Dembele qui en 2021, aurait été 《révoqué de ses fonctions en qualité de procureur près de la Cour Suprême, à la suite de contestations de la famille judiciaire à son encontre.
En somme, l'heure est venue au président de la transition d'être réellement en phase avec les réalités du pays. La résilience tenue jusqu'ici par les citoyens ne doit pas être récompensée par des nominations politiques qui ne rapporteraient rien au pays surtout en ces temps difficiles. Il doit plutôt chercher à alléger la souffrance des populations.
Yacouba COULIBALY