Fréquemment confronté à des mouvements de grève dans presque tous les secteurs, le gouvernement du Mali croit trouver une solution à la paralysie des services avec la création d’un organe censé accorder les violons entre les employés et les employeurs.
Par décret N°2023-0431/PT-RM du 17 août 2023, l’on apprend qu’il est institué auprès du ministère du Travail et de la Fonction publique un organe consultatif tripartite dénommé Conseil national du dialogue social, en abrégé CNDS.
Selon le même décret, le CNDS a pour missions d’assurer la consultation permanente entre l’Etat et les partenaires sociaux dans les secteurs public, parapublic et privé y compris l’économie informelle pour la préservation d’un climat social paisible. Il est composé de 30 membres dont 10 représentants du gouvernement, 10 représentants des organisations d’employeurs les plus représentatives, 10 représentants des organisations de travailleurs les représentatives.
“Les membres du Conseil sont nommés par décret pris en conseil des ministres pour un mandat de trois ans renouvelables une seule fois. Le mandat prend fin pour l’un des motifs suivants : fin du mandat, décès, démission, perte de qualité de membre pour laquelle il a été délégué, faute grave ou agissement incompatible avec sa fonction. Dans le dernier cas, le mandat prend fin sur proposition du bureau national adoptée par l’Assemblée générale. Le nouveau membre est désigné pour la durée restante du mandat de son prédécesseur. Cependant, il n’y a pas lieu à remplacement si celle-ci est inférieure à 6 mois”, est-il précisé.
Concernant la saisine, il est indiqué que le Conseil peut être saisi par toute personne morale ou physique agissant dans le cadre des matières relevant de sa compétence. Aussi, il peut s’autosaisir de l’examen de toutes les questions relevant de sa compétence à la demande du président ou d’au moins un tiers (1/3) de ses membres : “Le CNDS peut s’autosaisir également en cas de grèves répétitives, de grèves illimitées ou par le ministère du Dialogue social. Toutefois, le CNDS ne peut pas se substituer aux institutions administratives et judiciaires”.
Avec la mise en place d’un tel organe, le gouvernement du Mali donne l’impression de vouloir étouffer les prémices des grèves afin d’éviter que les mouvements paralysent les activités quotidiennes et de porter des coups à l’économie du pays.