Aussi vrai qu’il n’y a pas de roses sans épines, il va également de soi que malgré les notes d’espoir d’une transition, l’avenir prend rarement le bon rail pour conduire le pays au beau rivage. Si cette assertion peut en effet susciter la contradiction, ce n’est certainement pas la tumultueuse histoire de gouvernance des pays comme le Mali, Niger et le Burkina Faso qui viendra la balayer d’un revers de main. Nul n’ignore, même exalté, que les transitions dans ces pays ont souvent débouché sur des régimes dictatoriaux qui s’éternisèrent au point d’astreindre les masses à s’acoquiner avec de malheureux adeptes de la rectification par d’autres coups d’état.
Or, si la série de putschs, survenus dans les années 1990-2000, ont rendu plus que poussif le développement socioéconomique de ces pays, ceux qui sont intervenus récemment, sont d’une teneur géopolitique et géostratégique particulièrement périlleuse. Le constat notoire est que les transitions en cours ne peuvent, malgré la meilleure volonté du monde, nous assurer un futur des plus radieux quand on sait que l’ex-puissance coloniale en pleine déperdition dans son pré-carré africain s’éclipse au profit d’une nouvelle puissance dont on ignore les réelles intentions du fait qu’elle n’a jamais vécu l’expérience d’être dans la peau d’une nation colonisatrice d’un pays africain. Toutes choses qui augurent d’un futur estampillé d’incertitudes tant il est adossé à un géant militaire au pied d’argile économiquement, qui ne se priverait pas d’une part léonine dans un partenariat qu’on imagine raisonnable mais qui pourrait se révéler tout aussi vampiriques que ceux en passent d’être relégués pour l’arrogance et le mépris qui les caractérise. Pour sûr, tout coup d’état est un saut dans l’inconnu et tout saut dans l’inconnu est une aventure parsemée d’embûches, y compris pour les trois nations sœurs qu’on espère ne s’être pas noyés dans des choix précipités et pernicieux.