L'ancien président de la République, François Hollande, estime que ce n'est plus "le rôle de la France" d'intervenir en Afrique après des coups d'États et que "cette époque n'est plus la nôtre".
"Les contestations" faites au Gabon vis-à-vis de l'élection présidentielle sont "peut-être la cause de ce coup d'État", a réagi François Hollande ce mercredi sur franceinfo. En effet, les militaires gabonais ont annoncé dissoudre les institutions alors que les résultats officiels de l'élection de samedi venaient tout juste de consacrer la victoire du président Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans.
François Hollande rappelle qu'il y a déjà eu "cinq putschs sur le continent africain et dans l'Afrique francophone depuis 2020" à savoir "le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Tchad et le Niger". L'ancien président de la République craint que l'absence de réaction "suffisamment nette" après le coup d'État contre Ibrahim Boubacar Keïta en 2020 à Bamako ait participé de cet effet de contagion.
"La réaction aurait dû se faire dès le premier coup d'État au Mali"
Il considère ainsi que la réaction ferme d'Emmanuel Macron après le putsch au Niger "aurait dû se faire dès le premier coup d'État au Mali". "Pourquoi une réaction aussi courroucée sur ce qui s'est produit au Niger, et pas l'équivalent il y a trois ans lorsque le président malien a été renversé par des militaires ?", s'interroge François Hollande.
Pour autant, l'ancien président de la République estime que "ce n'est pas à la France de se substituer aux Africains pour décider de leur avenir".
"Ce n'est pas à la France de faire une intervention militaire pour rétablir tel ou tel chef d'État, ça correspond à une période qui n'est plus du tout la nôtre"