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Présidentielle de 2024, un sujet tabou ? La classe politique toujours silencieuse, et pourtant !
Publié le jeudi 31 aout 2023  |  Le Pélican
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Nous allons tout droit vers la fin de la Transition, conformément au chronogramme né des assises, et pour lequel, la CEDEAO avait été convaincue à Accra au Ghana. 24 mois de transition de la prolongation issue, du débarquement du président BAH NDAW.

IL est utile de rappeler que les autorités de transition avaient proposé 5 ans, comme base de discussion, pour amener l’organisation sous-régionale, à renoncer à ses délais de 12 à 16 mois de transition. Même si tout n’avait pas été facile, l’essentiel avait été, qu’un chronogramme consensuel avait été obtenu, entre les autorités de Transition malienne et la CEDEAO, pour la prolongation de la Transition à 24 mois

Du coup, le principe du retour à l’ordre constitutionnel normal avait été acté et que l’élection présidentielle pourrait se tenir dans le premier trimestre de l’année 2024. C’est ainsi que tout le monde attendait et espérait voir les acteurs politiques revenir sur la scène aux fins de l’animer. Or nous sommes à quelques mois de 2024, et la scène politique, n’est pas encore animée par les acteurs. Les mouvements et partis politiques auraient-ils démissionné ? Pourquoi ce silence de carpe ?

Pour tenter de comprendre la situation, nous avons pu échanger avec des responsables et leaders politiques, y compris quelques observateurs avertis de la politique du Mali. Il ressort de nos entretiens, plusieurs raisons qui justifieraient le manque d’engouement des acteurs politiques. D’abord, la peur d’être pris pour une cible du pouvoir transitoire, en cas de contradictions, de remise en question ou surtout de remise en cause, de la gestion actuelle.

Ensuite, il y a l’idée de ne pas déranger la Transition jusqu’à la fin de son délai. Par ailleurs, certains disent garder le silence pour ne pas être indexés comme les pions de la France. Toutefois, il y a l’hypothèse d’accompagner la Transition sans en être un obstacle. Quelques uns pensent que rien n’est encore clair. Selon eux, la question de la tenue des futures élections générales se pose. Le délai de la transition sera-t-il respecté ? « Nous entendons partout que les militaires seraient candidats. Et qu’ils créent des mouvements et associations de soutien à leurs candidatures. » Nous ont-ils confié.

En vérité, la peur a gagné toute la classe politique. Personne ne veut prendre de risque, compte tenu du contexte très ambigu et non rassurant. Cependant, il convient de noter que les partis politiques pour une transition réussie, se sont toujours exprimés pour donner leurs avis sur des sujets ayant des intérêts nationaux et des enjeux internationaux.

Pour les leaders de ces regroupements, le délai de la prolongation de la Transition de 24 mois, doit être respecté, pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel normal. Dans cette logique du respect du délai de la Transition, le Parti CODEM du ministre Amion GUINDO, a produit une déclaration appelant les autorités de la Transition au respect de leur engagement, afin de tenir les élections aux dates prévues. Le Parti YELEMA de Moussa MARA, défend également cette position du respect du chronogramme. L’ex Ministre Amadou KOITA est resté sur cette même ligne. Au cours de plusieurs conférences et sorties publiques de son Parti, a il toujours martelé, la nécessité du respect du délai de la Transition. Il en est de même, pour le Dr Modibo SOUMARE, qui réitère que le retour à l’ordre constitutionnel normal, est nécessaire pour remettre le Mali à sa place, dans le concert des nations. Il mentionne à chaque occasion, que le Mali n’a pas besoin d’être isolé des autres nations du monde. Il en appelle au rapide rétablissement de bonnes relations du Mali avec les pays frères de l’Afrique de l’Ouest.

Mais, malgré tout, la scène politique est vide et n’est pas encore animée, à quelques mois des présidentielles. Pour l’heure, la question de la présidentielle reste un tabou, en attendant de voir plus clair. Cela dit, il faut faire confiance aux autorités de la Transition, qui ont régulièrement rappelé leur volonté de respecter le chronogramme de 24 mois de transition, pour l’organisation des élections début 2024.

Monoko Toaly

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