Comme annoncé il y a quelques mois par Amadou Albert Maïga, membre du conseil national de transition, la tête du serpent de la rébellion et du terrorisme sera bientôt coupée jusqu’à Kidal. A l’allure où vont les choses, ladite déclaration qualifiée de « va-t’en guerre » par certains membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) risque d’être simplement une réalité, avec l’entame de la deuxième phase, courant ce mois de septembre 2023, du retrait de la Minusma par la rétrocession en vue des camps de Tessalit, d’Aguelhok et de Kidal à l’Etat du Mali.
Les Forces armées maliennes s’apprêtent pour un moment décisif dans l’histoire de la souveraineté retrouvée au sein de la Nation. Sans ambages, tout porte à croire que les semaines prochaines seront décisives autant pour l’armée républicaine, désormais résolue à défendre les couleurs de la Nation, que pour les terroristes, les groupes armés et les ex-rebelles de la CMA opposés à l’occupation de certaines parties du territoire par les braves militaires. Quoi que l’on puisse présentement dire, tout fait dire que le gouvernement de la transition malienne reste droit dans ses bottes pour la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. Avec le départ des forces de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, l’armée se tient finalement debout pour l’occupation de toutes les bases occupées depuis plusieurs années par la mission onusienne. Rappelons que quatre camps ont pu être déjà occupés par les FAMa dans le cadre de la première phase du retrait de la Minusma. Aussi, doit-on le rappeler, si les transferts des camps à Ogossagou, Goundam et Ménaka ont eu lieu de façon pacifique, celui de Ber, une localité du pays, s’est soldé par des affrontements entre l’armée et des groupes armés belligérants. Hostiles à l’arrivée des FAMa, ils ont engagé des actions en tentant d’empêcher l’occupation du camp de Ber par les FAMa. Un incident suite auquel 6 militaires ont perdu la vie. Quant aux groupes armés opposés, le bilan fait état d’au moins 72 combattants terroristes neutralisés. Une attitude montrant la détermination des vaillants soldats maliens à poursuivre leurs missions régaliennes. Sur le sujet d’actualité, l’Ambassadeur Représentant permanent de la République du Mali auprès des Nations unies, Issa Konfourou a voulu éclairer, le lundi 28 août dernier, la lanterne des membres du conseil de sécurité des Nations unies. C’était à l’occasion de la réunion du conseil de sécurité sur le rapport d’étape du Secrétaire général de l’ONU sur le retrait de la Minusma. La détermination du Mali à faire occuper par l’Armée malienne tous les camps qui seront libérés par la Minusma ne constitue, selon Issa Konfourou, évidemment pas un acte de belligérance ou de rupture du processus de paix. Au contraire, dit-il aux membres du conseil, elle s’inscrit dans le processus régulier de rétrocession des emprises de la Mission et dans le respect du cadre juridique en vigueur, notamment l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, ainsi que toutes les résolutions du conseil de sécurité des Nations unies qui reconnaissent la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali. Dans l’occupation de l’emprise de Ber, explique l’Ambassadeur Représentant permanent du Mali, les Forces de défense et de sécurité n’ont violé ni l’Accord encore moins le cessez-le-feu. De surcroît, estime Issa Konfourou, elles n’ont pas non plus la moindre intention de le faire. Mais seulement, va-t-il arguer, elles se verront toujours dans l’obligation de riposter chaque fois qu’elles sont attaquées par des groupes armés. Par la voix du sieur Konfourou, le Gouvernement de transition soulignait, à cette occasion, souhaiter que les conteneurs de sable contaminés à Ber soient évacués en lieu sûr et bien traités conformément aux normes des Nations unies et la législation nationale prévue en la matière.
Trois nouveaux camps prévus pour être remis à l’armée
Les semaines prochaines seront à la fois décisives pour le Gouvernement et les FAMa, mais aussi et surtout lamentables pour des groupes armés séparatistes. Elles seront l’occasion pour le pays d’occuper les emprises de Tessalit, d’Aguelhok et de Kidal. Aux membres du conseil de sécurité, le Gouvernement du Mali s’est montré catégorique quant à l’occupation en vue des trois zones importantes pour l’ensemble du pays. « La deuxième phase de transfert des emprises de la Minusma à l’Etat malien, qui commence dès le 1er septembre 2023, doit s’exécuter suivant le chronogramme convenu ». « Autant nous sommes ouverts au dialogue pour régler pacifiquement les questions ponctuelles qui peuvent se poser, autant nous tenons au respect strict des délais convenus pour le transfert des camps de Tessalit, d’Aguelhok et de Kidal à l’Etat du Mali », lit-on dans le discours du brillantissime diplomate malien. Même si d’aucuns estiment déjà que le Mali aura affaire avec la montée d’un cran de l’insécurité chronique à cause du départ des forces françaises de Barkhane, suivi de celui de la Minusma, les plus hautes autorités du pays semblent être sûres d’elles-mêmes. L’équipe de la transition en place souhaite entendre tout excepté la prolongation du délai de retrait de la Minusma. Sur la question, Issa Konfourou a été on ne peut plus clair à l’occasion de la dernière réunion du conseil de sécurité de l’ONU, tenue le 28 août dernier à New York, aux Etats unis. « Le Gouvernement du Mali n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission au-delà de la date du 31 décembre 2023 fixée par la Résolution 2690 (2023) », fait entendre le Représentant permanent de la République du Mali auprès des Nations unies. Une posture qui nous amène à dire que la tête du serpent de la rébellion risque d’être bientôt coupée par la puissance de feu des FAMa à Kidal.