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Radiation du magistrat Chérif Koné, : La bourde monumentale de Colonel Assimi
Publié le lundi 4 septembre 2023  |  L'Alternance
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© aBamako.com par DR
Conseil des Ministres du Mercredi 09 août 2023
Bamako, 09 Août 20é". Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat.
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Dans l’après-midi du mardi 29 août dernier, tel un couperet, la nouvelle de la radiation du très courageux magistrat Chérif Koné, connu du grand public pour ses positions tranchées contre le projet de nouvelle Constitution, le jugeant complètement suranné à l’esprit républicain, a fait le tour des réseaux sociaux comme la pratique de l’action publique s’y accommode ces derniers temps avec la junte militaire au pouvoir. Dans cette affaire, pour le moins tragique, au-delà de la procédure judiciaire escamotée, dénigrée par Me Tapo, le célèbre avocat du magistrat Koné, sous les traits d’un procès politique, l’indignation est aussi forte au sein de l’opinion publique du fait que c’est un magistrat intègre et compétent qui vient d’être ainsi abusivement broyé par la machine juridico-répressive de la junte militaire au pouvoir. Tohu-bohu et colère chez le Malien lambda…

Contre toute attente, c’est arrivé : le magistrat Cheick Mohamed Chérif Koné a été radié des rangs de la magistrature. Ce jour fatidique, mardi 29 août 2003, de triste mémoire judiciaire, à l’instigation du ministre de la Justice, magistrat de son état, qui a saisi le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, aux fins de traduire l’intéressé devant le conseil disciplinaire. Un corps de métier auquel la victime s’est dédiée, corps et âme, durant toute sa carrière avec honneur, au point de bénéficier de l’estime et le respect des siens.
La faute reprochée ? Le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, l’a lui-même abondamment abordé dans le vif sur les réseaux sociaux, en se lançant dans un véritable réquisitoire contre le courageux magistrat, accusé de s’être livré à des "activités politiques", en violation du statut de la magistrature.
Ce que l’intéressé a vigoureusement rejeté, en soutenant, avec force d’arguments, qu’il n’a pas enfreint au statut de la magistrature, en se liguant, en compagnie d’autres acteurs nationaux de tout horizon, contre un projet de Constitution, factice et anti-démocratique, totalement aux antipodes de l’indépendance du juge et de l’Etat de droit.
Rien n’a empêché, en l’espèce, la machine juridico-répressive de la junte au pouvoir, aux commandes du colonel Assimi Goïta, président de la Transition, de s’abattre sur un empêcheur de tourner en rond, en la personne du magistrat Koné.
Celui-ci, on le sait, a été successivement l’objet de deux procédures disciplinaires similaires, toutes téléguidées par le Conseil supérieur de la magistrature. L’une, en cours, envoyée, à ce jour, devant l’instance juridictionnelle suprême, aux fins d’examiner le recours introduit par la défense du magistrat visé. Et l’autre, la toute nouvelle, qui vient de vider son verdict, dans la stupéfaction générale, en optant pour la sanction la plus grave pour un magistrat connu de tous pour son intégrité et sa grande conscience pour la justice, à la trame d’un magistrat de renom, à la carrière bien faite. Une première dans les annales judiciaires du pays.
Le magistrat Chérif Koné, au seuil d’une retraite bien méritée, est ainsi sacrifié, pour avoir osé publiquement défendre l’indépendance du juge et réclamé à cor et à cri le retour à la normalité constitutionnelle. Broyé par la machine juridico-répressive de la junte au pouvoir, sera-t-il abandonné seul à son triste sort par les siens ? On rapporte dans le milieu des praticiens du droit que la révolte ne tardera pas à sonner. Pour stopper tout net la spirale de l’injustice.
Mais, il est évident que l’intéressé lui-même, à qui, selon ses proches, la sanction n’a pas encore été personnellement notifiée, connu pour son courage, n’a pas encore dit son dernier mot. A l’évidence, on dit, dans son entourage le plus proche, qu’il est en train d’affûter ses armes, une fois qu’il lui aura été signifié la charge, pour s’élever, par tous les moyens de droit, contre cette injustice suprême, qui l’a visé, y compris via les tribunaux internationaux.
Dans cette procédure judiciaire alambiquée, on rapporte que le magistrat jure, les deux mains sur le cœur, qu’il ne laisserait point l’injustice se muée en justice. Pour l’heure, avant que l’histoire ne nous livre ses secrets, pour faire triompher au grand jour le droit dans cette affaire procédurière, l’on s’interroge sur les enseignements moraux qui s’y attachent.
A priori, on s’émeut de voir un magistrat, à la trame d’un Chérif Koné, irréprochable et méritant, victime d’un tel avilissement, surtout à la fin de sa carrière. Dans ces conditions, disons, quelle conscience professionnelle garderont- ils de cette injustice, dont a été victime leur illustre devancier, de surcroit, ces jeunes magistrats, l’espoir de demain pour une justice assainie, au service du droit ?
Assurément, avec une telle ignominie du droit, qui vise ce praticien du droit, qui a toujours honoré son prestige de magistrat, et qui est ainsi arbitrairement visé par la machine répressive, actionnée au plus haut sommet de l’Etat, pour simplement le faire taire, c’est désormais bonjour les dégâts judiciaires.

Fini alors, chez nous, pour une saine justice, pour l’avènement de laquelle nous appelons de tous nos vœux, avec cette espèce de blâme, délibérément planifiée à l’encontre d’un magistrat aimant et agissant, selon les normes de la profession.
Eh bien, il ne peut d’ailleurs en être autrement quand un péril aussi tragique à la justice ; au droit, nous vient tout directement du haut sommet de l’Etat. Pauvre de nous…
La Rédaction




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