À la demande des autorités maliennes, le Conseil de sécurité de l’ONU mettait un terme, avec effet immédiat, le 30 juin dernier, à la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation du Mali (Minusma). L’organisation a du coup amorcé le retrait en trois étapes de ses 13.000 militaires et policiers d’ici le 31 décembre 2023. Commence ainsi la fin de dix (10) ans de présence avec un bilan jugé mitigé par une large majorité de la population malienne. Ainsi, après les bases d’Ogossagou, l’emprise de Ber, le camp de Goundam et celui de Ménaka, la dernière des quatre emprises de la Minusma dont la clôture était programmée depuis la première phase du processus de réduction des effectifs de la Mission et de son retrait définitif du Mali a été remis aux forces maliennes de défense et de sécurité, conformément à la résolution 2690 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Les regards sont désormais braqués sur la seconde phase du transfert, qui a débuté le 1er septembre et devrait se dérouler selon le calendrier convenu dans la résolution 2690. Elle va concerner cette fois la rétrocession des camps de Tessalit, d’Aguelhok et de Kidal aux forces régulières maliennes.
À l’instar de la première phase, tout indique une reprise des hostilités entre FAMa et les ex-séparatistes réunis au sein de la CMA, notamment autour du contrôle de la ville mythique de Kidal. Il s’agit avant tout du bastion principal de la CMA, que les autorités rêvent de reprendre depuis des années pour marquer leur souveraineté sur l’étendue du territoire. Et apparemment, les deux protagonistes sont vraisemblablement prêts à en découdre, au mépris de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Et si la CMA ne compte pas abandonner ses positions sur un plateau d’argent, il s’agit pour le FAMa, au visage complètement métamorphosé, de l’opportunité inespérée de prendre leur revanche après les déroutes de 2012 et 2014.