Pour des raisons économiques et financières, l’assemblée générale des actionnaires en session ordinaire du 03 janvier 2023, dans le sens de la maîtrise des charges de fonctionnement de l’Agence, a autorisé le DG «à prendre les mesures idoines de restructuration du parc roulant et de l’effectif actuel du personnel de l’Agence». En effet, depuis deux ans, l’Agence fait face à une situation de trésorerie difficile consécutive à la situation sécuritaire, à la suspension du Mali des institutions de financement, au manque d’investissement pour le développement, aux honoraires impayés au niveau de l’Etat et à la cessation des activités. Conséquence : de Décembre 2021 à Avril 2023, selon les confidences de l’administration de l’Agetier, la structure a contracté plus 600 millions de nos francs pour couvrir les charges du personnel. Ainsi, pour ne pas compromettre définitivement son avenir, il a été décidé de redimensionner l’effectif de ses travailleurs, notamment par la mise au chômage temporaire de certains – et pour une période de trois (3) mois à compter du 1er Septembre 2023. Cette mesure intervient après la suppression des frais de téléphones et carburants ainsi que la réduction des missions de l’Agence depuis janvier 2022. Et depuis, la tête du directeur général de l’Agence pour la gestion des travaux d’infrastructures et d’équipements ruraux (Agetier) est mise à prix. Il est notamment pris à partie pour licenciements abusifs d’agents et règlements de comptes personnels.
Face à ces accusations, les responsables de ladite structure ont brisé le silence en les rejetant en bloc et en les assimilant à une calomnie.
Joint par nos soins, le DG Zana Coulibaly a confié pour sa part n’avoir de comptes à régler avec personne et assure s’être donné pour «combat de relever les défis économiques de l’agence afin que les personnes mises au chômage temporaire puissent rejoindre leurs postes». Cette décision, explique-t-il, est une recommandation de l’assemblée générale des actionnaires de l’association et dont la mise en œuvre a respecté tous les préalables. Et d’indiquer que l’équipe dirigeante de l’agence, par une correspondance en date du 22 mai, a informé les autorités compétentes en charge du travail de son intention de mettre les 13 agents concernés au chômage temporaire. La mesure n’est intervenue en définitive qu’après l’avis favorable du Directeur régional du travail de Ségou, sous réserve du respect par l’Agetier de l’article 35 du nouveau code de travail qui prévoit « ne peut recourir pendant cette période et en aucune façon, à l’embauche de nouveaux travailleurs ou à l’exécution d’heures supplémentaires par le personnel restant… ». Ainsi, après plusieurs ajournements et une longue attente d’éventuelle amélioration des conditions financières, la mesure est entrée en vigueur le 1er Septembre 2023. Toutefois, «le personnel visé par ladite mesure va réintégrer le système», a expliqué le DG en rappelant au passage que c’est juste une mesure de gestion intervenue à la demande de l’assemblée générale des membres de l’association.
Joints par nos soins, le délégué du personnel et du secrétaire général du syndicat de l’Agetier perçoivent également la démarche comme «un passage obligé pour sauver la structure». Ils en ont profité pour interpeller la centrale syndicale de l’UNTM afin qu’elle plaide auprès du ministre des finances pour le paiement des honoraires de l’Agence en souffrance. Le paiement de ces honoraires permettra dit-il à sauver des emplois
Pour rappel, l’Agetier est une structure associative de droit privé qui n’émarge pas sur le budget étatique. Créée en 2001 afin de répondre au souci du gouvernement de vaincre les lenteurs et les lourdeurs qui freinent la mobilisation des ressources disponibles pour les investissements, ses décisions sont prises par délibération en assemblée générale des membres. Elle est composé par l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), l’Association des Municipalités du Mali (AMM), la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), la Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT), le Secrétariat de Concertation des Organisations Non Gouvernementales Maliennes (SECO-ONG), l’Office du Niger, les Exploitants Agricoles de l’Office du Niger, le Conseil de Concertation et d’Appui aux ONG au Mali (CCA-ONG), l’Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN) et la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO).