Les yeux et les esprits demeurent toujours rivés sur les faits et gestes de la CEDEAO, depuis la menace d’intervention brandie par la conférence des chefs d’Etat contre les putschistes nigériens et l’expiration du délai qui leur était accordé. L’organisation avait même annoncé disposer des moyens budgétaires et déjà choisi le jour de l’opération devant aboutir à la libération du président Bazoum et son installation dans ses fonctions. Depuis, l’option diplomatique privilégiée est poussive au point de jeter le doute sur la capacité de la CEDEAO à dénouer le puzzle nigérien par une intervention militaire. Bref, en restant inactif jusqu’ici, la Communauté ouest-africaine ne se sera pas épargné le discrédit qu’elle a voulu éviter par l’action contre la succession d’hémorragies institutionnelles. Seulement voilà : l’intervention tant attendue de son côté aurait dû ne pas être moins attendue du côté de l’Union Africaine. Et pour cause : bien avant la CEDEAO, le tout premier ultimatum adressé aux putschistes nigériens vient de cette organisation continentale qui, à la différence de la CEDEAO, leur avait accordé une quinzaine de jours pour remettre l’ordre constitutionnel. Cet autre ultimatum dont personne ne parle même si l’on peut s’interroger sur les moyens d’action qui le sous-tendent.