L’avocat et homme politique Me Boubacar Karamoko Coulibaly n’a pas gardé le silence sur la réécriture en cours de l’Histoire du Mali. Il recadre et réitère son engagement pour la démocratie et son soutien aux martyrs. Au lendemain de la sortie de la 45e promotion de l’Emia qui a porté le nom du général Moussa Traoré, il a réagi sur sa page Facebook. Edifiant !
“On a beau vouloir tordre le cou à l’Histoire à travers une sordide tentative de réécriture, les faits têtus comme jamais, remonteront toujours à la surface pour confondre les faussaires. Nul n’a le droit de falsifier la mémoire d’un peuple, ni de tronquer l’histoire d’un pays. Oui, on a beau maquiller un canasson, il n’en sera pas pour autant un crack pur-sang. Un fayot restera toujours un fayot.
Ce soir j’ai une pensée émue pour mes camarades de l’UNEEM tués ou marqués à jamais dans leurs chairs et leurs âmes par le régime fasciste et sanguinaire du dictateur Moussa Traoré.
Le 19 novembre 1968 est la plus grande catastrophe (Nakba) tombée sur le Mali. Je compatis également à la grande déception et à l’immense tristesse de tous ceux dont on a ainsi voulu effacer le martyre des parents au sinistre bagne mouroir de Taoudéni. Oui à la réconciliation mais dans la sincérité et la vérité.
Or, Moussa Traoré jusqu’à sa mort n’a jamais daigné présenter le moindre pardon à qui que ce soit comme s’il avait régné impunément. Alors que ses 23 ans de dictature implacable ont été régulièrement jonchées de cadavres et de suppliciés.
Oui, soutien à la Transition mais pas de blanc-seing. Que Dieu fasse miséricorde dans ‘Janatul Firdaws’ à toutes les victimes de ce grossier et sinistre personnage de l’histoire politique du Mali.
Sur certaines situations ou certains personnages, on peut, on pourra tromper un temps le peuple ou une partie du peuple, mais jamais tout le temps. Il est très dangereux de flatter la croupe et la vanité des sots qui se croient pourtant les plus intelligents de l’histoire de l’humanité. Aucune faiblesse, aucune sympathie ne doit nous y conduire ou nous y maintenir. L’Etat a encore plus important et plus urgent à régler ou à gérer. Alors arrêtons de nous fourvoyer et de nous ré concentrer sur l’essentiel. A bon entendeur salut !”