Depuis quelques jours, on assiste à une nouvelle vague d’arrestations de présumés délinquants à col blanc. Dont de nombreux dignitaires politiques du régime de feu IBK. Ces hommes sont désormais incarcérés dans la MACA de Bamako Coura. Les faits à eux reprochés concernent des malversations financières lorsqu’ils étaient responsables administratifs ou à la tête d’associations de faitières.
Dans cette dynamique judiciaire, Bakary Togola est à nouveau placé sous mandat de dépôt dans l’affaire des ristournes des Cotonculteurs. Mamoutou Touré dit « Bavieux », président de la Fédération malienne de football (Femafoot) et ancien député ; Issiaka Sidibé, ancien président de l’Assemblée nationale (de janvier 2014 à mai 2020) ; Modibo Sidibé, ancien secrétaire général de l’Assemblée nationale et du Conseil national de transition (CNT) ; Demba Traoré, ancien comptable et Anfa Kalfa, contrôleur financier de l’institution parlementaire ; sont aussi remis sous mandat de dépôt. Ces individus sont à nouveau inculpés « pour atteinte aux biens publics ainsi que pour faux et usages de faux et complicité ».
Des sources judiciaires révèlent également que des anciens ministres d’IBK sont épinglés par le Pôle économique et financier de Bamako dans diverses affaires de gestion de ressources publiques. D’autres Hauts Responsables administratifs seraient aussi dans le collimateur de la justice pour des faits présumés de malversations et/ou d’enrichissements illicites au préjudice de l’Etat. Ces affaires judiciaires étaient longtemps restées en stand-by. Pourquoi la Justice s’y intéresse maintenant ? Est-ce pour rassurer le peuple d’une gouvernance vertueuse du pays ? Ou bien, est-ce pour faire taire des adversaires politiques afin qu’ils ne puissent pas prendre part aux futures échéances électorales en 2024 ?
Sont nombreux, les adversaires politiques de la Transition malienne qui estiment que la réouverture actuelle de ces affaires judiciaires pendantes, n’est ni plus ni moins qu’une chasse aux sorcières contre certains acteurs politiques. Toutes choses qui les empêcheraient de participer pleinement à la vie politique. Alors que le Gouvernement de Transition affirme haut et fort qu’il œuvre simplement à nettoyer les écuries d’Augias.
Quoi qu’il en soit, la Transition était beaucoup critiquée par de nombreux maliens, pour ne pas donner quitus à la justice d’accélérer le traitement de ces affaires. Quand bien même que les rapports de vérification et de contrôle des structures, travaillant à assainir la gouvernance, étaient rendus publics sans être suivis d’effets et de mesures coercitives. Espérons donc que la Justice soit à hauteur de souhait dans le traitement de ces affaires !