Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Corruption : La chasse (re) ouverte !
Publié le lundi 11 septembre 2023  |  L’aube
Questions
© aBamako.com par AS
Questions orales à l`Assemblée Nationale du Mali
le Jeudi 21 Novembre 2019, les Ministres Ibrahima Dahirou Dembélé et Salif Traoré répondaient aux questions orales des députés.
Comment



La lutte contre la corruption et la délinquance financière figure parmi les engagements des Autorités de la transition. Si certains dossiers ont connu une évolution notable avec l’interpellation de hauts cadres de l’Etat, d’autres dossiers sulfureux sont actuellement au niveau du pôle économique. Il s’agit notamment de dossiers liés à la gestion de l’ancien régime.

Le Président, Assimi Goïta, a fait de la lutte anti-corruption sa priorité, avec des résultats tangibles. La chasse aux corrompus et autres délinquants financiers semble prendre un coup d’accélérateur ces derniers temps. Même si, pour le moment, aucun procès n’a encore été tenu dans ce sens, beaucoup d’anciens dignitaires notamment du régime déchu ont été placés sous mandat de dépôt.

Les cas les plus emblématiques de ces derniers temps concernent notamment le président sortant de la confédération des sociétés coopératives de producteurs de coton, en l’occurrence Bakary Togola. Lui et cinq autres proches collaborateurs sont en détention depuis le 29 août dernier pour « faux et usage de faux », « complicité et atteinte aux biens publics ». Bakary Togola avait déjà été mis aux arrêts sous le président IBK pour détournement d’un montant de plus de 9 milliards de FCFA. Sous Assimi, il a été jugé à Bamako par une Cour d’assises spéciale qui l’a, purement et simplement, libéré n’ayant pu prouver les faits des charges retenus contre lui et ses co-accusés. Mais, le ministre en charge de la justice, Mamoudou Kassogué, a réintroduit son dossier dans le circuit, ce qui a abouti à sa nouvelle incarcération.

Mercredi 30 août 2023, c’est une autre figure marquante du régime déchu qui a été interpellée. Il s’agit de l’ancien ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Salif Traoré. Il a été placé sous mandat de dépôt dans le cadre de l’affaire dite de « Sécuriport».
Une autre figure en l’occurrence celle qui était chargée du département de l’équipement et des transports au moment des faits, Mme Traoré Seynabou Diop, a été brièvement interrogée dans le cadre de la même affaire avant d’être autorisée à rentrer chez elle. Dans le cadre de la même affaire, l’ancien ministre des Transports, Me Baber Gano, serait porté disparu et activement recherché.

A ce sujet, c’est en septembre 2016 que le Conseil des Ministres sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta a adopté un décret approuvant un contrat de concession entre le Gouvernement du Mali et la Société Sécuriport LLC pour la fourniture d’un système de sécurité pour l’aviation civile et l’immigration.

Ce contrat visait à renforcer l’identification des passagers et du personnel de l’aviation dans les aéroports maliens, conformément aux recommandations de l’Organisation internationale de l’Aviation civile en matière de lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue aux frontières aéroportuaires. Son objectif était également d’instaurer un cadre institutionnel pour la gestion de la redevance de sécurité aéroportuaire.

Toutefois, des malversations ont été constatées dans le cadre de l’exécution de ce dossier. D’autres personnalités militaires ou civiles pourraient être inquiétées dans la même affaire, selon des sources proches de l’enquête.

Aussi, dans quel cadre le ministre en charge des Maliens établis à l’extérieur a-t-il été récemment entendu ? Quid de la convocation de l’ancien ministre de l’industrie et du Commerce, Mohamed Ould Mahmoud, toujours introuvable.

Depuis le 26 août 2021, l’ancienne ministre des Finances Mme Bouaré Fily Sissoko, poursuivie pour « atteintes aux biens publics », «complicité de favoritisme» dans l’affaire dite de «l’avion présidentiel» est maintenue en détentions. Elle aurait refusé de s’acquitter de la caution de 500 millions de francs CFA fixée pour sa libération provisoire.

C’est tout le contraire de l’autre co-accusé dans cette affaire, l’ancien ministre de la Communication, Mahamadou Camara, interpellé au même moment et libéré sous caution depuis le 16 mars dernier. Un communiqué du Procureur général a affirmé qu’une liberté provisoire a été accordée à ce dernier pour avoir payé une caution de 500 millions de FCFA, soit la valeur des 10 titres fonciers remis au directeur national du cadastre. L’ancien premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, mort en prison le 21 mars 2021, avait été incarcéré dans le cadre de cette affaire.

Autre figure de l’ancien régime dans les mailles de la justice, Issiaka Sidibé, ancien président de l’Assemblée nationale (de janvier 2014 à mai 2020) ; et 4 autres personnes qui ont été écroués, le mercredi 9 août 2023, à la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA) dans le cadre des dossiers de corruption et de détournements de deniers publics en instruction au niveau du Pôle économique.

Il s’agit de Mamoutou Touré, dit « Bavieux », le président de la Fédération malienne de football (Fémafoot) depuis le mois d’août 2019, Modibo Sidibé, le secrétaire général de l’Assemblée Nationale et du CNT, Demba Traoré, Anfa Kalka, respectivement ancien comptable et contrôleur financier de l’institution parlementaire. Un autre poids lourd de l’ex-parti présidentiel, Mamadou Diarrassouba, est cité dans ce dossier pour « atteinte aux biens publics ». Il était questeur de l’Assemblée nationale entre 2013 et 2020. Il est membre du Conseil National de Transition et n’a pas été placé en détention pour le moment.

Un autre ancien député a été interpellé. Il s’agit de l’ex député de Ténenkou M. Abderrahmane Niang qui a été placé sous mandat de dépôt. La semaine dernière Il nous revient que M. Niang est soupçonné de malversation lorsqu’il présidait la Haute Cour de justice

Plus de 1200 personnes auditionnées

Dans un entretien, accordé à l’Ortm, Mamadou Kassogué, le ministre de la Justice et Garde des sceaux s’était prononcé sur l’évolution de certains dossiers, notamment celui portant sur la Loi d’orientation et de programmation militaire et de la Loi de la programmation du secteur de la sécurité. « Il y a plus de 1200 personnes qui ont été auditionnées par la Brigade et ces chiffres ont entre-temps augmenté. Il y a quatre (4) dossiers qui ont pu être traités et transmis aux juridictions et qui sont en cours de traitement dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation militaire. Il s’agit du dossier de l’avion présidentiel, le dossier des équipements militaires, le dossier Paramount (Ndlr : une société sud-africaine de vente d’armes) et du dossier des pick-up. En ce moment, il y a 18 personnes qui sont sous-mandat de dépôt, cinq (5) mandats d’arrêt ont été décernés contre des hauts gradés de l’armée, contre des opérateurs économiques, des hauts cadres de l’administration et d’autres actions vont suivre dans le cadre de ces dossiers », avait précisé M. Kassogué.

Le ministre avait promis que bientôt les dossiers liés à la lutte contre la corruption connaitront une célérité car il envisage des reformes dont certaines sont déjà en cours dont entre autres la relecture du code pénal, le Code de procédure pénal et la mise en place d’un pôle national économique et financier pour prendre à bras le corps la question de la corruption. Malgré tout, les Maliens s’interrogent et s’impatientent sur l’évolution de la croisade contre la corruption et la délinquance financière promise par les Autorités de la transition. En effet, la lutte contre l’impunité et l’enrichissement illicite sont toujours une demande forte des Maliens.

M Sanogo



Commentaires