Dans cette contribution, l’auteur revient sur l’inefficacité de la lutte contre les malversations financières dans les services étatiques.
Depuis des années, les services de vérification de la République du Mali produisent des rapports sur des présumés cas de malversations financières dans les institutions. Les rapports révèlent plusieurs centaines de millions de manquants dans les caisses de l’Etat. Les rapports les plus produits et disponibles sont ceux du Vérificateur général. Nullement contre la Vérification, mais il serait beaucoup séant de mettre plutôt des mécanismes, des garde-fous empêchant la soustraction des biens financiers de l’Etat. Cela sous entend qu’il faut un contrôle permanent, j’allais dire mensuel sur les hommes et les femmes en charge des finances. Nos services de contrôle ont la mauvaise habitude de procéder à la vérification deux à trois ans après que le forfait ait eu lieu. Très souvent le constat est alarmant. Ce sont des dizaines voir des centaines de millions qui sont volatilisés.
Ne dit-on pas que la « lutte contre la corruption doit donc aller de pair avec le renforcement de l’état de droit et de la bonne gouvernance ainsi qu’avec l’établissement d’institutions solides qui, à leur tour, sont la base du développement humain ».
Doute sur la crédibilité des rapports ?
L’autre face des services de contrôle est qu’ils produisent parfois des rapports qui dénoncent des manquements financiers (rapports du Végal surtout). Le hic est qu’une fois les dossiers transmis au Procureur spécialisé et après enquête de ce dernier, ils sont classés sans suite. Ceci ne veut-il pas dire que les rapports produits par les services de contrôle sont reprochables ? Ou alors il y aurait-il des détails qui ont échappé au contrôleur dans la rédaction de son rapport. Lesquels détails ssont pris en compte par le procureur ? C’est ce qui justifie qu’aujourd’hui un changement dans les procédures des services contrôlés.