Des notions comme ‘’crédit de l’Etat’’, ‘’trouble à l’ordre public’’ ou encore ‘’simulation d’infraction’’
ont vraiment la côte auprès des juges et des tribunaux maliens. Combien sont-ils en effet de Maliens qui croupissent en prison pour avoir attenté, dit-on, au crédit
l’Etat ou à l’ordre ? Et ainsi donc, les Maliens qui attendent d’être envoyés en prison pour les mêmes motifs d’inculpation sont encore plus nombreux. Parce qu’en effet, avec la prolifération des média en tout genre au Mali, est-il possible d’espérer que les Maliens d’aujourd’hui soient réduits à parler comme
dans une gourde par peur de se faire entendre ?
A bien voir les notions de droit citées plus haut force est de se convaincre qu’elles sont toutes nouvelles, disons des notions de circonstance, comme pour encadrer des situations tout aussi nouvelles.
Ces nouvelles notions de droit font aujourd’hui que les cabinets des juges sont plutôt devenus de hauts lieux d’observation et de surveillance de tout ce qui bouge sur Internet.
Au point que les autres notions universelles de droit comme par exemple les libertés d’expression et d’opinion, inhérentes à l’existence humaine même, ont été reléguées au second plan ou en tout cas, ne font plus l’objet de toute l’attention requise auprès des juges.
Or quand le juge, garant des libertés, se préoccupe plus de savoir où est-ce que l’Etat a été attaqué, il est fort à craindre qu’il puisse voir là-où le citoyen a été lésé. Nous sommes désormais dans un Etat du
Mali où il est plus risqué de parler que de voler les derniers publics.