Des organisations de la société civile du Mali pour le suivi de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement durable (ODD) au Mali ont tenu le samedi dernier une assemblée des peuples au siège du Conseil national de la société civile du Mali afin de dégager une position commune en prélude à l’Assemblée générale des Nations unies, prévue du 17 au 20 septembre, consacrée à l’évaluation de la mise en œuvre des ODD.
Cette assemblée populaire a réuni des organisations de la société civile malienne issues de plusieurs secteurs d’activités et de plusieurs couches. Il s’agit notamment des organisations de femmes, de jeunes, de personnes vivant avec un handicap… Elle a été initiée par divers regroupements comme l’Alliance contre la pauvreté au Mali, la Plateforme nationale des ODD et l’ONG Sight-Savers.
La rencontre a été sanctionnée par une conférence de presse au cours de laquelle ce regroupement a rendu public une déclaration lue par le point focal de la société civile pour le suivi des ODD, Mme Barry Aminata Touré.
Dans ce document, les participants à l’assemblée constatent qu’à mi-chemin de l’échéance de l’Agenda 2030, la promesse visionnaire de justice sociale et d’un monde juste, fondé sur les droits équitables pour tous, semble plus éloignée que jamais. “Le Mali en tant pays membre des Nations unies doit relever des défis importants pour atteindre les Objectifs pour le développement durable. Le rapport Emop 2022 fait ressortir le niveau de pauvreté à 45,5 % en 2022 avec une disparité entre le milieu rural et le milieu urbain”, peut-on lire dans cette note. Autre remarque, selon Mme Barry, l’édition spéciale 2023 du rapport du secrétaire général des Nations unies sur l’état d’avancement des ODD a fait ressortir une évaluation préliminaire des quelque 140 cibles pour lesquelles des données sont disponibles. Ces données, a-t-elle poursuivi, montrent qu’environ 12 % seulement sont sur la bonne voie près de la moitié, bien que montrant des progrès, sont modérément ou très en retard et quelque 30 % n’ont enregistré aucun mouvement ou ont régressé par rapport à la base de référence de 2015. “Il est certain que la réalisation des Objectifs pour le développement durable et l’Agenda 2030 des Nations unies nécessite une mobilisation importante de ressources financières et humaines, mais cela ne doit pas empêcher aux différents gouvernements engagés lors de son adoption le 25 septembre 2015 de tenir leurs promesses. Pour cela, il est important que le gouvernement du Mali et ses partenaires puissent contribuer à relever les défis importants pour l’atteinte des ODD”, a conseillé Mme Barry.
Aussi ces organisations de la société civile ont-elles lancé conjointement un appel au gouvernement du Mali pour accélérer le rythme vers la réalisation des ODD par une mobilisation de ressources financières par l’annulation des dettes, l’augmentation des ressources internes et une répartition équitable des ressources dans tout le pays.
Elles demandent la mise en application de la bonne gouvernance, un renforcement des dispositions sécuritaires dans tout le pays. S’y ajoutent un renforcement des différentes formes d’assistance et de protection sociale universelle et l’opérationnalisation ; la mise en place d’une politique d’éducation inclusive dans le pays.
Elles souhaitent aussi des négociations pour les transferts des nouvelles technologies dans tous les secteurs du développement, une promotion du savoir local dans les politiques de développement ; une accélération à l’accès pour tous à des services d’eau potable, hygiène et assainissement pour ne citer que ces aspects.