Après la présidentielle, la classe politique malienne est de nouveau en ébullition pour les législatives, dont le premier tour est prévu pour le 24 novembre prochain. Des tractations pour d’éventuelles alliances et la bataille des primaires font actuellement rage au sein des états-majors politiques, dont la plupart peinent à trouver des candidats consensuels.
Dans le camp présidentiel tout comme du côté de l’opposition qui n’avait pas approuvé, pour des raisons évidentes, les dates retenues pour les législatives, l’on confine les stratégies pour une grande représentativité au sein de l’hémicycle. Le Rpm et ses alliés à la présidentielle veulent une majorité absolue devant faciliter à Ibrahim Boubacar Keïta la mise en œuvre de son programme. Et l’opposition, menée par Soumaïla Cissé, veut une opposition forte, donc majoritaire à l’Assemblée nationale.
Déjà, certains observateurs, au regard de la « ruée vers IBK, depuis août dernier» annoncent, pour acquis, la majorité absolue en faveur du camp présidentiel. Pourtant, cette ruée vers IBK engendre de sérieux problèmes, tant certains « arrivants » sont déterminés à être candidats aux prochaines législatives sous les couleurs du parti présidentiel. En effet, une crise opposerait, à Goundam, Baba Moulaye, Attaher Ag Lili, Baba Moulaye Almadane Touré et Oumar Boury Touré, un transfuge du Pdes, duquel il a démissionné il y a deux semaines. Dans la même localité, l’Adema a choisi, Oumar Mohamed Ag Ibrahim au détriment de Baba Ould Sidi, qui a immédiatement quitté le parti.
Aussi, l’URD a porté son choix sur Mohamed Elmoloud et Oumou Sall Seck. Ce qui a entrainé la démission de Oumar Sididié Traoré dit Gaucher de l’URD pour se présenter en candidat indépendant avec Zilby, un arabe proche de Zahaby Ould Sidi Mohamed. Certains prétendants de la liste du RPM ont également décidé d’aller en indépendant. Aujourd’hui, environ 5 listes de candidatures sont annoncées à Goundam.
En commune II du district de Bamako, Karim Keïta, le fils du président de la République a été choisi. Cependant, son choix ne fait pas non plus l’unanimité, car de nombreux militants estiment que sa désignation viole certains critères de choix des candidats du parti. Il s’agit, entre autres, d’être résident, au moins six mois, de la circonscription électorale et justifier un militantisme d’au moins trois ans. Il se trouve que Karim n’a jamais milité dans un comité, ni dans une section de la commune II.
Du côté de l’Urd, meneur de l’opposition, l’heure est aussi à la désignation des candidats. Là également, les désignations se font, souvent, sous tension. Dans le district de Bamako, notamment en commune VI, le candidat du parti a été choisi après moult tractations. C’est l’ancien ministre Demba Traoré qui fut finalement choisi par les délégués à l’issue d’élection. Dans la circonscription de Kati, Gouagnon Coulibaly serait en lice.
A l’Adema Pasj, dont le candidat a rejoint IBK au second tour, l’on signale beaucoup de divergences dans certaines structures de base du parti qui semblent avoir du mal à se mettre d’accord sur le choix des candidats.
L’on signale un peu partout, au sein des états-majors politiques, des cas de corruption pour la désignation des candidats. Conséquences : de nombreuses candidatures auraient passé grâce à la « force de l’argent ». A ce sujet, un responsable de parti s’indigne : « au niveau de certaines formations politiques, pour espérer figurer sur la liste de candidature il faut mettre sur la table 10 millions de franc CFA. Cela, sans compter l’achat de conscience dont le tarif varie selon la tête du client… » C’est dire que la moralité même de certaines candidatures est en cause.