Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) s’est prononcé, le samedi 16 septembre dernier, sur la dégradation de la situation sécuritaire au Mali, notamment dans les régions du Nord. Cette formation politique de Tiébilé Dramé a, à cet effet, exhorté les autorités de transition à favoriser l’union nationale pour restaurer la stabilité et organiser le retour à la normalité constitutionnelle.
Depuis la rétrocession du camp de la mission onusienne de Ber, dans la région de Tombouctou, aux Forces Armées Maliennes, la situation sécuritaire a dégénéré dans les régions du Nord. Suite à cela, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) a exprimé dans un communiqué, son inquiétude. « A la suite de la dégradation de la situation sécuritaire notamment des attaques terroristes qui ont endeuillé le Mali ces derniers jours, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) a adressé au Président de la Transition un Mémorandum daté du 11 septembre 2023 », déclare le Parti de Tiébilé Dramé, rappelant que le titre de ce mémorandum s’intitule, « le Mali peut tanguer, mais il ne doit pas couler ».
Le Parti du Bélier Blanc a, entre autres, condamné la recrudescence de la violence,présenté ses condoléances au Gouvernement, aux forces de défense et de sécurité et à toutes les familles maliennes éplorées avant de lancer un vibrant appel aux acteurs politiques, culturels, de la société civile, du secteur privé, aux chefs religieux et coutumiers, aux syndicats, aux associations de femmes et de jeunes afin qu’ils mettent entre « parenthèses les débats subalternes pour réaliser le rassemblement national contre le terrorisme ».
Reprise du dialogue entre les parties maliennes
Aussi, le Parti a exhorté les autorités de transition à favoriser l’union nationale pour restaurer la stabilité et organiser le retour à la normalité constitutionnelle.
Puis, souligne le communiqué, le Parena invite les mouvements de la coordination de l’Azawad et le CSP-PSD à la retenue en restant ouverts et disponibles pour un dialogue constructif en vue de la résolution durable de la crise du Nord.
Par ailleurs, le Parti pour la renaissance nationale affirme encourager vivement la Médiation internationale à reprendre urgemment ses initiatives pour renouer le dialogue entre les parties maliennes afin de sauver l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
« Les grandes lignes du Mémorandum envoyé au Président de la Transition »
« Le PARENA est révulsé par le carnage provoqué sur le fleuve Niger qui a entraîné un nombre élevé de victimes », rappelle-t-il dans le communiqué avant d’estimer que cette attaque rappelle « les pogroms perpétrés contre notre peuple en 2021 et 2022 dans la région de Ménaka où des centaines de civils innocents ont été massacrées par “l’Etat islamique” ».
Selon le Parti, l’objectif de ces crimes innommables est de terroriser les populations et casser les ressorts du pays. « Le PARENA est vivement préoccupé par la multiplication des actions terroristes contre les populations civiles et contre nos forces », relate le parti du bélier blanc.
Ainsi, ces derniers mois, rappelle-t-il dans son mémorandum rapporté dans un communiqué, le périmètre de l’insurrection djihadiste s’est étendu, la pression terroriste s’est intensifiée au Nord, au Centre et à l’Ouest du pays : « Plusieurs graves incidents se sont produits ici et là : décapitation du maire adjoint et du directeur d’école de Boni (Douentza), exécution d’une dizaine de forains (Banamba). Les villages martyrs de Yarou et de Bodio sont les symboles de la violence aveugle que les groupes terroristes ont abattue sur les localités du Plateau : incendies de villages et de greniers, déplacements forcés de populations civiles… ».
Tombouctou et d’autres localités de la région sont sous pression du JNIM, informe-t-il le président de la Transition avant d’ajouter que plusieurs autres villages dans les régions de Bandiagara, Mopti et Ségou sont sous blocus total ou partiel des groupes terroristes, certains depuis de nombreux mois.
Fermeture de 1710 écoles dans les régions du Centre en juin 2023
Montrant toujours, ses vives préoccupations suite à l’expansion djihadistes dans le pays, le Parti affirme de surcroît que, « lassées par cette situation, les communautés ont choisi de négocier et ont conclu des accords locaux, écrits ou verbaux, avec les djihadistes pour avoir un peu de répit, desserrer l’étau terroriste afin de s’approvisionner en produits de première nécessité, labourer les champs et paître les troupeaux ».
En outre, il signifie que la détérioration de la situation sécuritaire avait entraîné, à la fin de la dernière année scolaire (juin 2023), la fermeture, notamment dans les régions de Bandiagara, Mopti et Ségou, de 1710 écoles, jetant dans les rues 513.000 enfants pendant que 10.260 enseignants se sont retrouvés en « chômage technique” du fait de la pression terroriste.
Par ailleurs, dit-il, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale est dans une grave impasse. Des bruits de bottes se font entendre au Nord. « La MINUSMA, secrétaire des arrangements sécuritaires et du processus de paix, est sur le départ suite à une double décision brusque du Gouvernement et du Conseil de Sécurité. Rien n’est, pour l’instant, prévu, pour assurer la continuité de ces mécanismes », poursuit-il avant de dire que face à cette situation, « nous devons savoir déterminer les priorités pour le Mali ».