D’après le sociologue Moussa Coulibaly, l’Armée malienne est dans la bonne direction pour récupérer tout son territoire. A ses yeux, jamais elle n’a été aussi proche de cet objectif.
“Il est des moments dans la vie d’une nation où les épreuves, les difficultés du moment créent chez certaines personnes le doute et la crainte des lendemains et heureusement chez d’autres, cette grande capacité de se surpasser et de faire violence sur soi pour transformer en opportunités les situations les plus désespérées”, explique notre sociologue.
Il affirme que l’Armée malienne est certainement en train de vivre cette dernière situation. Selon lui, l’attaque contre le bateau “Tombouctou”, symbole de fierté nationale, et considéré comme un trait d’union entre le passé nostalgique et l’indépendance retrouvée qui a fait des dizaines de morts, a rendu sceptiques un grand nombre de populations du Nord et du Centre qui ne s’attendaient pas à une attaque terroriste d’une telle ampleur.
Il ajoute que dans certains milieux, on peut s’interroger sur l’efficacité de l’option que les autorités de la Transition ont choisie c’est-à-dire le départ de l’armée française et de la Minusma, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt.
Toutefois, Dr. Coulibaly souligne que l’Armée malienne et ses partenaires sont en train de faire face avec efficacité à des forces terroristes qui ont pourtant détruit des villes et des villages du Mali quand le territoire malien abritait encore des milliers de soldats venus dans le cadre de l’ONU et de Barkhane pour soi-disant faire la paix.
Le résultat, selon lui, est connu de tous. Les récentes opérations de notre armée depuis la rétrocession de certaines zones au Mali à l’image de Ber sont la preuve qu’on n’est jamais mieux sécurisé que par soi et que celui qui veut la paix doit préparer la guerre. Notre sociologue reste convaincu que l’Armée malienne est dans la bonne direction pour récupérer tout son territoire.
“Il faut reconnaître qu’il y a d’énormes difficultés sur le théâtre des opérations comme sur le front social où la flambée des prix des denrées et les coupures d’électricité rendent le quotidien des populations difficile. Notre pays vit une situation qui ressemble à tous égards à un point de non-retour. Le Mali doit prendre en main son destin et pour réaliser cet objectif, tous les acteurs doivent fédérer leurs énergies en évitant surtout la confusion”, conseille-t-il.
Les tragédies façonnent le caractère des peuples et le peuple du Mali, pour lui, a les ressources pour vaincre les ennemis. A ses dires, “les partenaires russes et chinois qui nous accompagnent dans les moments difficiles à l’ONU ou sur les théâtres d’opération ne méritent pas que des divisions internes menacent de fissurer l’unité nationale. Les frères d’Afrique, pour qui nous avons tracé la nouvelle voie de l’indépendance économique retrouvée doivent continuer d’avoir des raisons de nous suivre dans notre démarche”.
Il pense que nous ne devons en aucun cas céder à la peur, à la panique ou au désespoir. Et que les forces du mal, en perte de repères, vont bientôt être vaincues et leurs parrains, tels des sorciers qui ont perdu leur pouvoir manquent de visibilité depuis le sommet de Pau (France) et dissimulent mal, de jour en jour, leur volonté de faire main basse sur les ressources des pays du Sahel à l’image de l’or ou de l’uranium.
Pour calmer le front social, notre sociologue croit que les autorités de la Transition doivent donner un contenu immédiat et substantiel au Pacte social récemment convenu. Elles doivent dans la foulée moraliser davantage la gestion de l’argent public et traquer tous ceux qui ont détourné l’argent public.