Cher grand-père, nous partons si loin que nous sommes en train d’oublier les défis de départ : sous-développement, mauvaise gouvernance, sécurité. Plus nous avançons, plus les défis s’élargissent et prennent une autre couleur. Aujourd’hui, nous avons l’impression d’oublier les vrais défis de départ. Les défis des institutions fortes.
En 2012, face à la grande faiblesse de l’Etat pour absence d’institutions fortes et décentralisées, notre pays s’est plié devant une crise politique qui finira par donner naissance à une terrible crise sécuritaire. Cette crise dans un climat de précarité, de misère et de chômage a pu très facilement se nourrir et s’enflammer.
Le pire, c’était la faiblesse des institutions et l’absence forte de l’Etat dans les zones éloignés. Il fallait vite réfléchir à la décentralisation et renforcer la démocratie. Une démocratie participative et valorisante des indigènes.
D’un côté l’Etat aurait eu des hommes et femmes valables, capables et bien informés pour faire face aux défis de chez eux, d’un autre, apporter des réponses idoines par des voies institutionnelles et de proximité.
Oui grand-père, le défi était de travailler sur l’Etat, cette égrégore qui porte le pouvoir public. Faire de lui la plus représentative des compétences sur tous les plans et à tous les niveaux. Sur un fonds de science et d’intelligence. D’hommes et de femmes avertis. Il était question de bâtir un Etat fort basé sur des institutions fortes afin de sauver de la submersion. Démocratie et décentralisation.
Il était question d’Etat et de non pouvoir. Il était question de croire en l’avenir et de voir au-delà des hommes et des femmes. Il était question de quel avenir pour le Mali sur des institutions qui subsisteront après les hommes et face à n’importe qui et quoi. Il était question de bâtir des intuitions fortes et démocratiques. Le pouvoir, on n’en a jamais manqué !
Comme on le dit en bambara “Allah ka hakili Gnouman di aman”. Traduction : Qu’Allah nous donne une bonne conscience qui guide. “Chaque pas a une destinée. Nous n’avons le choix que sur le pas. Ce qui fait la gloire du destin sur la fatalité”. J’ai dit.