La guerre ne semble pas complètement terminée dans le nord du Mali. Du moins, les islamistes qui avaient pris la partie septentrionale du pays en otage pendant de longs mois n’ont pas dit leur dernier mot.
En effet, les tirs à l’arme lourde qui ont replongé la ville de Gao dans l’angoisse ont été revendiqués ce mardi par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). En agissant ainsi, il dit s’attaquer à ce qu’il considère comme «les ennemis de l’islam». Mais à la vérité, cette organisation terroriste ne fait qu’assombrir l’horizon de la paix et de la réconciliation dans ce pays encore convalescent. Ainsi, pendant que le président malien, Ibrahim Boubacar Kéïta, et son gouvernement se réjouissent du retour des groupes touareg et arabes du MNLA, HCUA et du MAA à la table de négociation, le Mujao, lui, décide de réveiller les vieux démons, et de fort mauvaise manière. Ce deuxième attentat, moins d’un mois après celui perpétré à l’entrée d’un camp militaire à Tombouctou, est la preuve que l’opération Serval a permis d’affaiblir l’hydre, mais ne lui a pas coupé la tête.
Il faut donc compter avec le réveil de ces groupes armés rompus à la guérilla et les attentats. Les forces africaines et françaises doivent donc, plus que jamais, aller jusqu’au bout de l’assainissement de la région sahélienne qui offre tant de mobilité aux terroristes. En plus des négociations que les autorités politiques maliennes doivent poursuivre avec les organisations rebelles disposées au dialogue politique, il faut que les forces armées traquent ces «barbus» et autres «fous d’Allah», s’il le faut, au-delà des frontières maliennes. La paix et la sécurité du Sahel est probablement à ce prix.