En plus de la valeur exacte du risque de change actuel qui reste inconnue, l’efficacité des mesures de protection existantes pour assurer des remboursements plus flexibles pour les pays emprunteurs n’est pas clairement établie. C’est ce qui est ressorti à l’issue d’un récent atelier organisé par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) dans le sillage de la célébration de son 50e anniversaire.
A cette occasion, des experts ont souligné les défis posés par les risques de change dans le financement des infrastructures de la zone Cédéao. Ils ont noté que l’un des principaux obstacles est le financement de projets en devises étrangères qui génèrent des revenus en monnaies locales. Cette question est d’autant plus cruciale que plusieurs monnaies de la sous-région ont subi une dévaluation face au dollar américain. C’est le cas du naira du Nigeria et du cedi du Ghana, les deux économies majeures de la sous-région. En ce qui concerne le franc CFA, même avec une parité fixe garantie avec l’Euro par la France, il a également connu une dépréciation atteignant 7 % face au dollar.
Dans ce contexte, la sous-région est confrontée au défi de mobiliser des fonds pour un projet ambitieux d’interconnexion routière. Rien que pour la zone UEMOA, le déficit de financement pour les infrastructures routières est estimé à environ 7 milliards dollars, soit 4 200 milliards F CFA. Une somme que le marché local des capitaux ne peut pas fournir immédiatement ni sur le long terme. Face à cette problématique, les pays et institutions impliqués dans des projets d’infrastructures ont adopté des mécanismes pour gérer ces risques. Un fonds dédié au développement des infrastructures a été créé afin de mobiliser des ressources via des taxes à l’exportation de matières premières, entre autres. Cependant, il n’est pas sûr que ce fonds dispose de ressources suffisantes en devises.
L’une des propositions majeures des participants a été de renforcer les banques de développement régionales ou sous-régionales. Ces institutions pourraient agir comme catalyseurs pour mobiliser davantage de ressources. Ainsi, le risque de change sur les projets d’infrastructures en Afrique souligne la nécessité de développer des marchés africains de capitaux spécifiquement dédiés à ce secteur.
Il faut noter que la valeur exacte du risque de change actuel reste inconnue. De même, l’efficacité des mesures de protection existantes pour assurer des remboursements plus flexibles pour les pays emprunteurs n’est pas clairement établie.