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Edito : Macron doit cesser ses mensonges éhontés !
Publié le jeudi 21 septembre 2023  |  Le Pelican
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Le Vendredi dernier, le président français Emmanuel Macron, sans vergogne, a déclaré que l’ambassadeur de France à Niamey était pris en “otage” par la « junte » au pouvoir et qu’il ne s’alimentait plus que de “rations militaires”. Mais, interrogé par la chaine LCI, celui-ci répond que c’est : « A la demande du président de la république », qu’il reste à son poste avec son équipe. Au regard de ces deux versions, peut-on vraiment admettre que l’ex diplomate français (parce qu’il ne bénéficie plus d’accréditation) est pris en otage par les autorités nigériennes de la Transition ?

Pour toute personne dotée de raison donc de bon sens, la réponse est naturellement négative. Alors pourquoi, le locataire de l’Elysée s’entête-t-il à prononcer des mensonges aussi éhontés sur la crise diplomatique qu’il a lui-même créée et entretenue entre son pays et le Niger ? Après le renversement de l’ex président nigérien, le 26 juillet 2023, l’Elysée a aussitôt condamné cette prise de pouvoir anticonstitutionnelle. Mais Emmanuel Macron, qui ne cesse d’affirmer haut et fort entretenir une forte relation avec Mohamed Bazoum, a décidé de faire du coup d’Etat du Niger, une affaire personnelle. Or, son protégé voire son valet est détenu et désormais dénué de tout pouvoir.

Il va donc de soi que c’est simplement pour défendre les intérêts de la France , mais nullement pour défendre la légalité constitutionnelle, que Macron a pris la lourde décision de ne jamais reconnaître les nouvelles autorités nigériennes . Ainsi dans sa démarche, il s’entête, de façon paternaliste, à considérer Bazoum qui n’a plus aucune parcelle de pouvoir comme la seule autorité légitime au Niger. Et, refuse le départ de l’ambassadeur Sylvain Itté, pourtant exigé par les militaires au pouvoir à Niamey

Ainsi, au mépris droit international, édicté par la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, Paris s’oppose à l’expulsion de son ambassadeur en poste à Niamey. Mais, aurait-il adopté la même posture, si c’était son ambassadeur qui était chassé par une monarchie du Golfe (où le système démocratique est carrément ignoré) ? Certainement que non !



Pour Antoine Glaser, co-auteur du livre “Le piège africain de Macron”, “la façon de s’exprimer de moins en moins diplomatique d’Emmanuel Macron révèle un profond agacement, on voit bien qu’il est un peu coincé, la France est piégée maintenant au Sahel”. A l’analyse de ce point de vue qui émane d’un observateur politique avisé, n’est-il pas temps que le Chef d’Etat français descende sur terre pour se départir de tous ses mensonges, invectives et paternalismes à l’endroit des pouvoirs transitoires burkinabé, malien et nigérien ?



Evidemment, avec le recul de deux mois, la raison exige que Macron se résout à tenir pour vrai que les militaires nigériens détiennent, non seulement la réalité du pouvoir mais aussi et surtout, qu’ils bénéficient de la légitimité populaire. Dans cette logique, il doit obtempérer aux injonctions de Gouvernement nigérien qui ordonne le rapatriement des 1.500 militaires français, leurs drones, hélicoptères et avions de chasse déployés au Niger, qui appuyaient la soi-disant lutte anti-terroriste aux côtés des Nigériens. Qui n’en veulent plus. Mais oui Macron doit savoir raison garder, pour se plier aux injonctions du pouvoir transitoire nigérien !

Car c‘est une évidence, le narratif de Macron sur les trois pays sahéliens à propos de leurs régimes transitoires est très biaisé. Cela est d’autant vrai que ni lui, encore moins son Gouvernement, ne sauraient aimer le Burkina, le Mali et le Niger mieux que les burkinabè, maliens et nigériens eux-mêmes. Alors, les mensonges éhontés du locataire de l’Elysée doivent désormais laisser la place à la vérité.



Gaoussou Madani Traoré
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