Incroyable mais vrai : Sur les 27 groupes électrogènes commandés par le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Colonel Assimi Goita, soit sept milliards de nos francs pour faire face aux coupures intempestives du courant à Bamako, 13 ont brûlé à l’essai
Face à la pénurie d’électricité dans les foyers bamakois, voire maliens, le Président de la Transition, le Colonel assimi Goita a fait violence sur lui-même pour prélever sur ses fonds de souveraineté annuels un montant important, complété par d’autres sous provenant du budget national. Le montant total, nous a- t- on dit, est de 7 milliards de nos francs. Ce pactole a été mis à la disposition d’EDM – sa pour l’acquisition de 27 groupes électrogènes.
Selon ce qui a été convenu avec la présidence de la République, la Direction d’EDM- sa devrait faire acheter des groupes électrogènes en Turquie avec des caractéristiques bien détaillées.
L’appel d’offres a été lancé et un commerçant bien connu de la place s’est vu adjuger le marché. Seulement voilà : au lieu d’aller en Turquie, il s’est précipité pour la destination Lagos, connu comme étant un lieu de toutes les falsifications possibles.
Rapidement, les groupes électrogènes sont arrivés par un vol cargo à Bamako. Au premier essai, sur les vingt sept, treize ont pris feu.
Pire, les groupes acheminés à Bamako ne respectent pas certaines caractéristiques de l’appel d’offres. Par exemple au lieu de mille kva, l’opérateur économique en a acheté en dessous de cette norme.
Le nouveau ministre de l’Energie et de l’Eau, Madame Bintou Camara, décrite comme un personnage rigoureux a simplement demandé au fournisseur de venir ramasser sa ” ferraille “. Le staff actuel d’EDM- sa est sur le banc des accusés.
Il est pointé du doigt également dans la gestion globale de la société, notamment l’achat de carburant. Une véritable magouille, dit- on, à ce niveau.
Les groupes électrogènes qui fonctionnent peuvent utiliser le fuel-oil et le Gaz-oil. Le premier est moins cher, et il est vendu par Star- Oil, tandis que le second est fourni par des ” Djokoramé “, opérateurs pétroliers.
Malheureusement, à l’EDM- sa, on préfère ce qui est cher et qui procure des retombées financières. Ce n’est pas tout, la société est très endettée. Cette dette ne date pas de la transition, mais elle a considérablement augmenté. Les créances dont des montants insignifiants continuent de souffrir, tandis que les traites bancaires se multiplient.
Les problèmes d’EDM-sa sont nombreux et ne datent pas d’aujourd’hui. Force est de reconnaître qu’au lieu d’être résolus, ils se sont plutôt multipliés sous la transition au point que le déficit d’électricité continue de discréditer le régime.
Il y’a, en effet, une volonté politique pour résoudre progressivement la crise énergétique. Elle s’est butée à la mauvaise gouvernance, à l’incompétence des cadres mis en mission. La solution est loin d’être trouvée pour le moment.
Selon nos sources, Mme Bintou Camara aurait exigé un audit dont le document serait déjà sur la table du Procureur du pôle économique.
Elle aurait, aussi, clairement déclaré, au cours d’une rencontre de haut niveau sur la gestion d’EDM- sa, la semaine dernière, qu’elle ne pourra pas travailler avec le staff actuel de la Société d’électricité du Mali. Donc, d’un moment à un autre, des changements majeurs pourraient intervenir au niveau de l’équipe dirigeante.