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Edito : Est-ce la fin de l’hibernation de la classe politique malienne ?
Publié le dimanche 24 septembre 2023  |  L'Alternance
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© Autre presse par DR
Conférence de presse du cadre d`échange des partis et regroupements politiques
Bamako, le 29 septembre 2021. Le cadre d`échange des partis et regroupements politiques a tenu une conférence de presse au mémorial Modibo Kéita pour se prononcer sur la conduite de la Transition et la mise en place de l`organe unique de gestion des élections
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Enfin tard vaut mieux que jamais. Après une longue période d’hibernation et de peur bleue, la classe politique malienne a décidé de sortir la tête de l’eau pour se faire entendre et cela à quelques mois de la fin probable de la transition. Ils étaient ce lundi 18 septembre 2023, une trentaine de partis politiques dont l’URD, l’ADEMA et le RPM, à signer un Appel pour la paix et la stabilité au Mali, lequel appel est assorti des propositions concrètes allant du dialogue entre les parties en belligérance, à savoir l’armée malienne et la CMA, à la cessation des hostilités et surtout à des concertations inclusives afin d’aboutir à un large consensus sur la voie à suivre pour une transition réussie. Indépendamment de cette initiative, deux autres partis politiques à savoir la CODEM et le PARENA, se disent préoccupés par la dégradation de la situation sécuritaire. Tous ces deux partis politiques prônent la cessation des hostilités et la reprise du dialogue entre le gouvernement et la CMA, deux parties liées par l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ils se disent très préoccupés par la reprise des hostilités, mais aussi par la léthargie du gouvernement face aux différents défis.

La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si leur appel sera entendu par Assimi Goita, car le Président de la transition semble non seulement mépriser la classe politique en la reléguant au second plan, mais aussi et surtout semble se condamner dans un carcan en répugnant la classe politique. Sinon comment comprendre que l’on puisse gérer un pays, fut-il pendant une période transitoire, sans associer les partis politiques ? S’il est vrai que la classe politique malienne s’est fortement décrédibilisée pendant ces vingt dernières années en contribuant à l’affaissement du pays par la mauvaise gouvernance et ses corolaires de corruption à ciel ouvert, de concussion et de népotisme, d’où l’ire de l’opinion vis-à-vis de d’elle. Mais qu’à cela ne tienne les hommes politiques sont incontournables dans la gestion des affaires de la cité.

Pourquoi ce réveil spontané et subitement de la classe politique? Que veulent dire les leaders politiques en filigrane aux autorités de la transition? Ce réveil à la fois brutal et fracassant de la classe politique pourrait être interprété comme un rappel au respect des engagements pris par les autorités. Qu’il s’agisse de la mise en œuvre de l’accord, que les autorités n’ont d’ailleurs guère remis en cause, ou du respect du délai imparti pour la fin de la transition. Le message de la trentaine des partis peut avoir une autre grille de lecture, celle relative à un appel du pied pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale afin de leur permettre de souffler après plus de trois ans d’asphyxie politico-financière. Lorsque les partis signataires se montrent beaucoup plus diplomatiques, la CODEM et le PARENA semblent être sur un pied de guerre et n’entendent ni céder d’un iota de leur exigence du respect du délai de la transition encore moins avaler n’importe quelle couleuvre. Face à ces deux groupements politiques avec des fortunes diverses que ferait le gouvernement, surtout si le délai venait à être violé pour la énième fois ? En effet, tous les signaux du non-respect du délai de la transition sont visibles, même s’il serait très tôt de deviner ou d’opiner déjà sur une éventuelle prolongation. si cela devrait arriver, le risque serait énorme pour les autorités, d’une part et pour le Mali d’autre part. Dans un tel cas de figure la classe politique soutien de la transition réviserait son soutien pour ne pas subir les conséquences politiques. Ainsi face aux conséquences des sanctions de la communauté internationale, Il ne serait même pas exclu qu’un vaste mouvement voit le jour pour demander le départ des autorités actuelles pour incompétence à gérer le pays.
En somme, la classe politique vouée aux gémonies par une opinion irritée qui pense à tort ou à raison qu’elle est à la base de l’effondrement du pays, a une occasion de se refaire une nouvelle santé politique, surtout face à la junte militaire non seulement à bout de souffle, mais aussi et surtout devenue impopulaire au fil du temps et face aux multiples défis non encore relevés .
Youssouf Sissoko

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