Initialement prévue pour le mois de février 2024, la date de la présidentielle pour le retour à l’ordre constitutionnel tout comme les élections législatives prévus pour fin 2023, avec seulement «un léger report pour des raisons techniques» de la première consultation. L’annonce a été faite par le ministre d’Etat porte-parole du gouvernement, le Col Abdoulaye Maiga, le 25 septembre dernier, dans un communiqué. Motif : les autorités évoquent des facteurs liés à l’adoption de la nouvelle Constitution et à la révision des listes électorales. Les autorités de transition déplorent par ailleurs une prise en otage d’un code accès de la base de données du RAVEC par la société franco-américaine IDEMIA.
En attendant, les nouvelles dates, qui feront l’objet d’un communiqué ultérieurement selon le même communiqué gouvernemental, de nombreuses organisations politiques, tout en réfutant l’argumentaire des autorités, s’indignent du report de la présidentielle pour la grande majorité d’entre elles.
Parmi les contestations, figurent entre autres, la Ligue Démocratique du Changement du Général démissionnaire Moussa Sinko Coulibaly, le RPM de Bokari Treta, le Parena de Tieblé Dramé, Yelema de Moussa Mara, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques Malikura, la Coordination des organisations de l’appel du 20 février pour sauver le Mali et la Cmas de l’Imam Dicko. Si la Ligue démocratique du changement “désapprouve et condamne sans équivoque cette tentative de prise en otage de la démocratie malienne”, la branche Rpm acquise à Treta ainsi que le Parena de Tiebilé Dramé dénoncent tous une décision unilatérale prise sans consultation de la classe politique et de la société civile. Quant au parti Yelema, il relève «le manque d’anticipation et l’incompétence» des autorités ainsi que leur «refus d’honorer leurs engagements». Des engagements dont le M5-Malikura exige le respect tout en dénonçant une «décision unilatérale» au mépris des promesses faite à la communauté internationale.
La Coordination des organisations de l’appel du 20 février pour sauver le Mali se dit pour sa part intransigeante sur le respect des dates de la présidentielle et menace de rejeter tout autre calendrier en dehors de ces dates initialement retenues. La CMAS de l’Imam Dicko condamné également ce qu’elle dénonce comme une autre prorogation de fait de la Transition et réitère sa demande de la mise en place d’une transition civile. Et pour cause, justifie-t-elle, l’équipe dirigeante actuelle a montré ses limites face aux défis à relever. La Cmas brandit par ailleurs la menace d’une mobilisation de ses troupes.
Reste à savoir si ses positions pourront se rapprocher au point de former un front unique pour exiger des autorités de la transition la fin de la Transition à date.