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Général de Brigade Elisée Jean Dao, ambassadeur du Mali au Gabon à l’occasion de la fête de l’indépendance : “Je salue l’excellence des relations entre le Gabon et le Mali, frappées du sceau de l’amitié et de la fraternité”
Publié le samedi 7 octobre 2023  |  Aujourd`hui
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“Nos FAMa sont aujourd’hui engagées dans une dynamique alliant souplesse et coercition pour offrir à nos braves populations la sécurité”

Le 63e anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale a été célébré, le 22 septembre 2023, par la communauté malienne du Gabon à travers l’ambassadeur, le général Elisée Jean Dao. “La célébration de l’anniversaire de notre indépendance intervient cette année dans un contexte assez particulier. En effet, depuis un certain temps les ennemis de notre pays ont fait le choix malheureux et honteux d’intensifier les agressions terroristes contre les populations civiles”, dira le diplomate malien. Voici le discours prononcé à cette occasion par l’ambassadeur Elisée Jean Dao.

Permettez-moi tout d’abord, de vous souhaiter la cordiale et chaleureuse bienvenue ici, à l’Ambassade du Mali, la Maison Mali à Libreville, à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, malgré vos agendas chargés. La célébration de l’anniversaire de notre indépendance intervient cette année dans un contexte assez particulier. En effet, depuis un certain temps les ennemis de notre pays ont fait le choix malheureux et honteux d’intensifier les agressions terroristes contre les populations civiles. S’attaquant de plus en plus violemment à ces populations vulnérables, volant, violant, pillant et enlevant, ces groupes armés terroristes sont dénudés de toute humanité, comme l’atteste l’horreur dans laquelle ils prennent plaisir. Comment qualifier l’attaque barbare du Bateau Tombouctou le 7 septembre 2023 alors qu’il voguait tranquillement, comme à l’accoutumée, avec des familles entières à bord entre Gao et Tombouctou ?

Ailleurs, parlant de leurs victimes innocentes, je pense à ces jeunes enfants, revenant de champ après une journée laborieuse, fauchés avec leur charrette par un engin explosif lâchement enfoui sur leur passage. Déchiquetés, en même temps que l’ânon et l’ânesse gestante qui leur servaient de monture, leurs peaux moites, humides et salées de la sueur de leur labeur journalier, ensanglantée, se rétractent désolément et irrémédiablement, car désormais incapables de couvrir leurs petits corps éparpillés et encore fumants. Quelle horreur !

Mesdames et Messieurs,

Ces groupes terroristes, fruits d’alliances de circonstance, abjectes et désespérées, craignant la montée en puissance irrésistible de nos Forces de défense et de sécurité, accentuent la pression sur les populations civiles, tentent de ralentir la reconquête de tous les pans de notre territoire par nos propres forces de souveraineté. Nos FAMa, plus décidées que jamais à accomplir leur mission régalienne, sont aujourd’hui engagées dans une dynamique globale alliant souplesse et coercition pour offrir à nos braves populations, où qu’elles se trouvent, la sécurité dont elles ont besoin et à l’Etat les meilleures conditions de l’exercice de ses prérogatives partout sur le territoire national et quel qu’en soit le prix à payer. C’est le lieu donc de saluer la riposte efficace avec laquelle notre vaillante armée qui, avec détermination et professionnalisme, ne cesse de mettre en déroute ces forces du mal.

Chers compatriotes, Mesdames et Messieurs, distingués invités

Le deuil, selon la sagesse Minianka, ne vieillit pas, il ne s’estompe pas non plus. L’hommage qui sied à son sujet est légitimement et silencieusement quérable. En effet, le sang de nos martyrs nous saisit, nous relève, nous fortifie, nous rappelle et surtout, nous interpelle. Cet appel silencieux mais audible, résonne dans les oreilles de chacun des fils du Maliba. C’est pourquoi, malgré le deuil que nous connaissons, nous ne sommes pas découragés et nous n’avons jamais désespéré en tant que Maliens.

Nous ne désespérons pas parce que croyants nous sommes, nous savons d’où nous venons et de qui nous sommes. La Charte de Kurukan-Fuga, la première constitution connue, élaborée en 44 articles, publiée et vulgarisée, témoigne du rayonnement politique et social qui fut le nôtre, celui de notre peuple depuis le 13e siècle au moment où beaucoup n’en avaient aucune idée. La traversée de l’Océan Atlantique en direction de l’Amérique, lancée et certainement réussie par Mandé Boukary ou Aboubacar II, au 13e siècle encore, est digne de reconnaissance au plan mondial et fait notre fierté.

Chers Compatriotes,

Pour toutes ces raisons, nous marchons martialement et avec assurance vers l’idéal de paix, de sécurité et de développement sous le leadership du président de la Transition, Son Excellence le colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat. Nous n’avons de choix que de continuer, rappelle-t-il souvent, pas seulement pour le “Mali d’aujourd’hui et de demain”, mais aussi et surtout pour l’Afrique au moment où nos “cœurs vibrent de confiance” et nos “champs fleurissent d’espérance” pour le monde entier.

Chers Compatriotes,

En hommage à la mémoire de nos martyrs, tous ceux qui ont été lâchement assassinés, nos soldats tombés sur le champ de l’honneur, ceux des pays amis morts à nos côtés, je vous prie de bien vouloir observer une minute de silence.

Je vous remercie.

A ces hommages, j’associe humblement la mémoire de mon prédécesseur, Son Excellence, feu Mamadou Mandjou Berthé, qui nous a quittés brutalement le 14 janvier 2023. En effet, comme un couperet, la nouvelle de son décès est tombée alors que vous l’attendiez ici même pour présider la Journée nationale de la souveraineté. Que son âme repose en paix et que Dieu console sa famille durement éplorée. Amen !

Chers Compatriotes, distingués invités,

Nous célébrons aujourd’hui le 63e anniversaire de notre indépendance. En effet, c’est le 22 septembre 1960 que le président Modibo Kéita, père fondateur de notre nation, a décidé, en accord avec ses compagnons, avec le soutien du peuple Malien, de faire le choix de la liberté pour laquelle nous sommes tous si fiers. Depuis lors, que de chemins parcourus et de résultats obtenus dans la construction de notre nation, au plan social, économique et politique !

Cependant, il reste encore à faire. C’est pourquoi de vastes chantiers sont ouverts par les autorités de la Transition dans le but d’un retour à l’ordre constitutionnel avec des institutions fortes, garantissant durablement l’indépendance de notre nation tout en la mettant à l’abri de toute menace, aussi bien interne qu’externe.

Chers compatriotes,

C’est dans cette perspective que les réformes engagées ont conduit au plébiscite du projet de Constitution à plus de 96 % par les Maliens, de l’intérieur et de la diaspora, le 18 juin 2023. La participation massive de la diaspora a retenu l’attention de nos plus hautes autorités. Cette Constitution, promulguée par le président de la Transition, Son Excellence, le colonel Assimi Goïta, le 23 juillet 2023, consacre donc la naissance de la 4e République et ouvre une nouvelle ère pour notre peuple.

Dans la même veine, l’adoption d’une loi électorale et la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), procèdent de la volonté claire de notre gouvernement de garantir des élections libres, transparentes et inclusives dignes de la refondation souhaitée par les Maliens lors du Dialogue national inclusif auquel ont pris part toutes les couches socioprofessionnelles de notre pays. Je profite de cette occasion pour saluer et féliciter les membres de l’Aige de notre juridiction qui ont abattu un travail remarquable lors des dernières élections référendaires malgré les moyens limités mis à leur disposition.

Aussi, les dispositions prises pour permettre à chaque Malien de disposer d’une Carte d’identité nationale biométrique devraient contribuer à rehausser les taux de participations aux futurs scrutins. Il faut néanmoins rappeler que la révision des listes électorales qui débutent le 1er octobre prochain pour un mois, constitue une occasion à ne pas rater pour actualiser ses données et s’assurer qu’on est inscrit dans le bon bureau de vote. En effet, sans cette opération il ne sera pas possible de voter. C’est pourquoi, je vous encourage à vous rapprocher de nos services compétents le moment venu pour apporter les corrections nécessaires vous permettant d’exercer sans difficulté l’un de vos droits civiques les plus importants, c’est-à-dire celui de voter, votre voix compte pour le Mali.

Chers Compatriotes,

En écoutant mes propos liminaires, vous vous êtes certainement posé des questions sur cette manière inhabituelle voire iconoclaste pour un diplomate de s’adresser à ses compatriotes à l’étranger. Es ce un diplomate ou un chantre de nos FAMa qui parle, vous êtes-vous légitiment demandés. Vous avez tout à fait raison.

En effet, j’ai sciemment fait un tour d’horizon de la situation sécuritaire de notre pays. J’ai tenu à décrire la barbarie de ceux qui s’attaquent à nos populations civiles, à nos valeurs, à nos femmes et à nos enfants innocents, convoitant notre héritage commun, notre terre, et capables des pires atrocités quand ils sont en difficulté. Puis, j’ai magnifié les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité avant de leur rendre hommage. J’ai poursuivi en mentionnant la détermination de nos plus hautes autorités, travaillant sans relâche à notre bonheur comment, le Mali uni, émergent et indépendant, objet de notre fierté. “Comment ne pas être fier du Mali de Assimi Goïta ?” m’a dit quelqu’un que j’ai rencontré dans un aéroport, visiblement attiré par mon PIN’S aux couleurs nationales fixé sur ma veste.

Mes chers Compatriotes,

Je fais volontairement allusion à tout cela pour vous Maliens de la diaspora installés au Gabon et ailleurs dans notre juridiction. Je trouve important que vous sentiez profondément le Mali en vous et entendiez son appel silencieux et audible.

Aux responsables des faitières, je vous invite à prendre un temps, si peu soit-il, pour évaluer ce que vous perdez, en ne parlant pas de la même voix. Alors que notre pays fait la fierté de tous ceux qui espèrent en l’avenir, il est incompréhensible que des divisions persistent en votre sein. Je vous engage donc à resserrer les rangs, à minimiser les différends et à vous concentrer sur ce qui fait la grandeur de notre nation, à savoir la solidarité, l’entente et la cohésion.

Mes chers compatriotes,

Certes, les plus Hautes autorités du Mali apprécient à sa juste valeur, grâce à votre dynamisme, votre contribution inestimable au développement économique et social du Mali. Cependant, tout en vous invitant au respect strict des lois de la République gabonaise, je ne peux m’empêcher de vous exhorter, encore une fois, à plus d’entente, de cohésion, de solidarité et de vivre ensemble, socle des valeurs cardinales de notre société. C’est donc vous dire, Mesdames et Messieurs, que chacun de nous doit se comporter partout et en toutes circonstances, en digne ambassadeur du Mali et partant, préserver l’image de marque de notre admirable pays.

Pour ma part, comme je l’ai dit le 18 juillet 2023 en foulant le sol gabonais, alors que vous m’accueilliez avec ferveur, toutes mes actions seront dédiées, autant que faire se peut, au rassemblement des Maliens et au renforcement des liens qui unissent si heureusement la République du Mali et la République gabonaise.

Mes chers compatriotes, Mesdames et Messieurs,

Je salue l’excellence des relations entre le Gabon et le Mali, frappées du sceau de l’amitié et de la fraternité, à l’image de celles qu’entretiennent Leurs Excellences le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’Etat du Mali et le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). C’est le lieu pour moi d’adresser nos sincères remerciements au gouvernement et au peuple frère du Gabon pour leur hospitalité légendaire, ayant permis à nos compatriotes d’intégrer ce beau pays dans lequel vivent en parfaite harmonie plusieurs communautés. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre reconnaissance et de notre profonde gratitude.

Chers Compatriotes,

Je ne saurais passer sous silence, l’engagement sans faille de tout le personnel (aussi bien diplomatique que local) qui travaille jour et nuit pour faire rayonner notre représentation diplomatique et apporter à nos compatriotes l’assistance dont ils ont besoin. Qu’ils trouvent ici l’assurance de ma satisfaction, de sympathie et de ma disponibilité entière à travailler pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail que je sais difficiles. Je voudrais renouveler les félicitations de Son Excellence le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Monsieur Abdoulaye Diop, à l’endroit de notre collègue, Monsieur Abdina Naparé, Premier conseiller de l’Ambassade, en fin de mission. M. Naparé, au nom de tout le personnel de l’Ambassade du Mali au Gabon, recevez nos vœux sincères de bonheur et de réussite, pour vous et votre famille. Levez-vous s’il vous plait et recevez nos acclamations.

Chers Compatriotes

Je ne saurais terminer cette allocution sans réitérer ma gratitude aux plus Hautes autorités de notre pays qui m’ont fait l’honneur de me désigner pour porter la voix de notre pays dans cette prestigieuse juridiction, le Gabon, le Cameroun et la Centrafrique.

Honorables invités, Mesdames, Messieurs.

A l’occasion de cette fête, permettez-moi de formuler des vœux de bonheur, de santé, de prospérité et de réussite totale pour vous, vos familles et toutes les personnes qui vous sont chères. Puisse le Seigneur, dans sa miséricorde et dans son amour infini, nous gratifier de la prochaine fête, celle du 22 septembre 2024, en paix et en bonne santé dans un Mali uni et totalement libéré.

Bonne fête d’indépendance à tous,

Qu’Allah bénisse le Mali,
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