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Situation sécuritaire : Reprise des hostilités entre la CMA et les FAMa
Publié le mercredi 11 octobre 2023  |  Mali Tribune
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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La situation sécuritaire au nord du Mali s’est considérablement dégradée depuis le début du mois d’août, date à laquelle la Minusma a rétrocédé la base de Ber dans la région de Tombouctou avec la multiplication des attaques terroristes visant des positions des Forces armées maliennes (FAMa), mais aussi des civils. Alors que l’armée s’apprête à reprendre les camps de la Minusma dans la région de Kidal, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est déterminée à garder les zones sous son contrôle. Cette situation a fait accroître d’un cran la tension entre les deux parties.

Gourma-Rharous, Bourem, Bamba, Léré, Dioura… les combats ont redoublé d’intensité entre l’armée malienne et l’ancienne rébellion indépendantiste au nord du Mali. En moins d’un mois, cette dernière a multiplié les attaques contre des camps militaires. Les heurts sporadiques du début du mois d’août avec la prise du camp de Ber par l’armée malienne ont rapidement laissé place à une offensive de grande envergure menée par les mouvements signataires contre les positions des Forces armées maliennes.

Ces affrontements directs entre les deux principaux protagonistes signent aussi de facto la mort cérébrale de l’Accord pour la paix signé en 2015, du moins en l’état, à moins que la communauté internationale, en l’occurrence l’Algérie, chef de file de la médiation, jusqu’alors silencieuse, ne tente de faire rasseoir les parties autour de la table.

Comment expliquer cette escalade de tension entre l’armée malienne et la CMA au nord du Mali ?

Pour l’analyste politique et sécuritaire Moussa Djombana, la montée des tensions dans le Nord s’explique par une combinaison de facteurs, notamment la volonté d’occupation de l’espace laissé par le départ progressif de la Minusma et le renforcement des capacités militaires des FAMa, qui envisagent des offensives, y compris dans les zones couvertes par le cessez-le-feu de 2014.

“Cette situation a provoqué la colère de la CMA, qui interprète cela comme une violation du cessez-le-feu et une agression”, souligne M. Djombana.

La reprise des hostilités, qui semblait inévitable entre les deux camps, fait basculer la situation sécuritaire dans le pays dans une nouvelle phase depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation en 2015. Selon notre analyste sécuritaire, ce regain de tension a déjà détérioré la situation sécuritaire.

“Pour les autorités maliennes, ces opérations ne visaient que les groupes armés terroristes, pas la CMA. Cependant, pour la CMA, la violation du cessez-le-feu de 2014 et la caducité de l’Accord pour la paix sont une réalité depuis quelque temps. Les FAMa ont pris Ber grâce à une opération militaire d’envergure, un bastion de la CMA depuis 2012, ce qui a augmenté de nouveau les affrontements”, analyse-t-il.

Idem pour le géo-politologue et expert des groupes extrémistes au Sahel, Dr. Alpha Alhadi Koïna qui explique qu’aujourd’hui l’armée veut reconquérir toutes les emprises du Mali.

“On sait qu’aujourd’hui les groupes armés ne veulent pas du tout laisser l’armée s’installer confortablement dans certaines zones qu’ils prétendent être leurs fiefs. Ber était l’une d’elles. Aujourd’hui, l’armée est aussi déterminée à occuper Aguelhok, Tessalit et Kidal”, avance-t-il.

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