Portée sur les fonts baptismaux en date du 16 septembre 2023 à Bamako par la République du Mali, le Burkina Faso et le Niger, la charte de Liptako-Gourma, instituant l’Alliance des Etats du Sahel (AES) demeure désormais adoptée par les membres du conseil national de transition.
Au-delà des discours politiques et diplomatiques, le Mali joint la parole à l’acte en faisant adopter par le CNT la charte de liptako-Gourma. Désormais en vigueur pour pallier les différents problèmes, cette charte instituant l’Alliance des Etats du Sahel comporte 17 articles. Le document porte des projets de développement et l’exploitation des ressources naturelles au sein de liptako-Gourma (une zone comportant le Mali, le Burkina, le Niger). Confrontés aux mêmes problèmes, le Mali et ces deux pays voisins s’engagent ainsi à relever les défis sécuritaires et autres en luttant contre le terrorisme. Selon Aboubacar Sidiki Koné, président de la commission des Affaires étrangères du CNT, « c’est une première en Afrique que des pays décident de mutualiser les efforts en vue de faire face aux menaces. C’est la raison fondamentale pour laquelle nous avons donné notre quitus ». Hormis le volet sécuritaire, dit-il, « nous pensons que ce projet qui est là aujourd’hui peut-être une action de développement permettant à tous les Etats qui se trouvent au niveau de la zone de liptako-Gourma de pouvoir se développer ». Cette même vision a été défendue par le ministre Diop à l’occasion de l’adoption de la présente charte, le lundi 9 octobre dernier, par le CNT. Des dires du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Mali est le premier Etat signataire de ce document. Cela, dit-il, pour renforcer la défense et la sécurité, mais aussi et surtout pour travailler à un développement socioéconomique entre les trois pays. Via cette alliance, exprime le chef de la diplomatie malienne, « nous voulons mettre en place une nouvelle approche pour établir la solidarité entre les pays en commençant par la sécurité ». Le Mali, le Burkina et le Niger veulent, via la présente alliance, mettre en place une approche de l’intégration économique entre eux. « Nous voudrons établir aussi un nouveau paradigme en comptant d’abord sur nos propres ressources », annonce Abdoulaye Diop qui signale que le financement du projet « est exclusivement rassuré par les Etats membres ». D’où cette précision : « Je crois que c’est une donnée importante. Il y a une dynamique très forte au sein de l’AES dont nous pourrons tirer profit. Nous voulons que cette organisation soit différente de toutes celles qui existent et de toutes celles qui l’ont précédé en investissant davantage sur la solidarité et dans les Peuples, notamment les jeunes et les femmes qui sont les acteurs économiques et facteurs de paix ». Rappelons que la charte a été adoptée par 140 membres du conseil national de transition.