La Minusma multiplie les obstacles à la rétrocession des camps de Kidal, Tessalit et Aguelhok aux forces armées maliennes. Dans un communiqué récent, la mission onusienne au Mali a fait savoir sa volonté de prolonger le délai de son retrait du territoire malien.
La Minusma évoque des difficultés qui ne tiennent pas la route, notamment en affirmant craindre une recrudescence de la violence dans la zone. Mais ce qu’elle ne dit pas aux gens, c’est le double jeu qu’elle est en train de jouer. Sans prévenir, elle a laissé un poste avancé de Tessalit à la CMA.
Chose inimaginable, la Minusma fait savoir à qui veut l’entendre qu’elle va céder le camp de Kidal à des autorités civiles. Depuis quand des civils gèrent la sécurité ? La mission de l’ONU est en réalité prise de court par la réalité sur le terrain. Dans l’imaginaire des officiers français qui sont dans les camps de Tessalit, Aguelhok et Kidal, l’armée malienne allait s’essouffler en marchant vers les camps du nord. C’est ainsi que la rétrocession du camp de Ber a été précédée d’une série d’attaques contre les soldats maliens.
La CMA bénéficie d’un soutien multiforme de la part de la mission de l’ONU. C’est ainsi que les deux ont régné en maitres absolus dans le nord. Aujourd’hui que la Minusma est invitée à sortir du Mali, elle met en place une stratégie de protection de la CMA. C’est ainsi que le camp de l’armée reconstituée de Kidal a été encerclé un beau matin par la CMA dont les représentants avaient soigneusement quitté les lieux en laissant les FAMa et les éléments de la Plateforme. Il a fallu de la pression pour que la Minusma qui est garante de l’armée reconstituée accepte de recevoir les combattants maliens.
La CMA s’est donc installée dans le camp de l’armée reconstituée à Kidal, alors que la Minusma cherche à lui céder les postes avancés de ses positions dans la région. Le problème est que la Minusma ne veut pas travailler avec l’armée malienne dans ses prises de décision concernant la rétrocession des camps du nord. Ce qui ne passe pas auprès des chefs français à la tête de ces camps, c’est la fin de la liberté dont profitaient les bandes armées de la CMA. La Minusma cherche à affaiblir l’armée malienne en mettant en avant la possibilité d’un affrontement entre la CMA et l’armée nationale.
Les autorités maliennes ont condamné cette duplicité de la Minusma. La dernière condamnation a été celle du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale lors d’une rencontre avec les diplomates : « je souligne avec regret les manquements grave et le déficit de coordination qui ont caractérisé la récente situation à Kidal ayant favorisé l’occupation du camp I de cette ville par des groupes armés et faisant perdre à l’Etat malien plusieurs équipements militaires y compris des véhicules », a-t-il dénoncé.