Dans le cadre du retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), nous avons choisi la fermeture imminente du camp de Kidal pour traiter une préoccupation majeure : que faire des munitions hors d’usage ?
La question de la gestion sécurisée des munitions est centrale dans le cadre du retrait des contingents. Celles qui ne sont pas transférables aux contingents d’origine, nécessitent une élimination minutieuse.
Pour y faire face, le Service de lutte anti-mines des Nations unies, (UNMAS) en collaboration avec le contingent népalais, à Kidal, a lancé depuis le 8 septembre la destruction des munitions de petit calibre selon un protocole rigoureux. Après un tri détaillé, les munitions sont regroupées par catégories et soumises à un processus d’incinération. Un mécanisme ingénieux de brûlage a été mis en place par cette équipe et garantit que chaque munition est totalement neutralisée en toute sécurité.
Afin de prévenir tout malentendu ou panique parmi la population locale à cause des détonations causées par le brûlage des cartouches, la MINUSMA a pris l’initiative de communiquer de manière proactive sur ce processus. Par le biais des autorités locales et de ses assistants de liaison communautaire, la mission onusienne a informé les résidents des quartiers voisins du camp de Kidal de cette activité, assurant ainsi la transparence et la confiance.
Outre les dangers immédiats que représentent les munitions explosives, les restes métalliques des cartouches, même après incinération, constituent un défi environnemental et sécuritaire. Ces fragments, souvent en laiton ou en acier, peuvent s’accumuler et contaminer les sols, posant des risques à long terme pour l’écosystème local et la chaîne alimentaire.
Par ailleurs, ces résidus peuvent être récupérés par des individus mal intentionnés pour être recyclés dans la fabrication artisanale de nouvelles munitions ou d’armes improvisées, alimentant ainsi de manière indirecte le cycle de la violence. Pour contrer ce risque, la MINUSMA, a établi des protocoles pour collecter et traiter ces débris métalliques. Après l’incinération des cartouches, les restes sont soigneusement collectés, puis stockés pour être ensuite recyclés de manière sécurisée, loin de la portée du public et sous la surveillance des autorités compétentes.
Cette démarche de dépollution reflète la prise en compte globale des enjeux liés à un retrait ordonné et en toute sécurité des casques bleus. Tout en étant nécessaire, cette action rappelle l’importance d'une gestion responsable des munitions pour protéger les vies et assurer la sécurité dans cette région sensible. Elle souligne aussi la responsabilité assumée de la MINUSMA non seulement en matière de sécurité mais également en ce qui concerne la protection de l’environnement et la prévention de risques futurs pour la région.
A cet égard, il convient de souligner que l’équipe de neutralisation des explosifs et munitions du Népal, intégrée à la MINUSMA, joue un rôle essentiel dans la sécurisation du pays. Face aux défis posés par les engins explosifs improvisés et les restes explosifs de guerre, ces experts ont travaillé sans relâche pour les détecter, identifier et neutraliser. Leur action, alliant expertise technique et engagement communautaire, est cruciale pour la sécurité des soldats de la paix, des infrastructures et des populations locales. Dotée d’équipements spécialisés et suivant des protocoles stricts, cette équipe reflète également l’engagement du Népal et de la communauté internationale pour la stabilisation et la paix au Mali.
La décision du 30 juin 2023 du Conseil de sécurité des Nations unies de mettre fin au mandat de la MINUSMA prévoit un retrait complet d’ici le 31 décembre 2023.