L'attaque du bateau "Tombouctou" à Rharous a suscité un élan de solidarité en faveur des rescapés. Cependant, un agent véreux, bien connu pour sa fourberie, a tenté de détourner les fonds destinés à leur venir en aide. Heureusement, le chef de l'Exécutif régional de Tombouctou a rapidement réagi pour mettre fin à cette tentative de spoliation.
Suite à cette attaque, plusieurs ONG nationales et internationales ont mobilisé des appuis pour venir en aide aux rescapés. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a ainsi accordé une somme de six millions cent cinq mille francs CFA (6 105 000) aux 407 survivants, soit 15 000 francs CFA par bénéficiaire. Cette opération était confiée à l'ONG Stop Sahel.
Cependant, la commission régionale en charge de la gestion des rescapés a constaté avec amertume que sur les 407 bénéficiaires, seuls 22 ont effectivement reçu la somme promise. Informé de cette situation, le Gouverneur de la Région de Tombouctou a immédiatement lancé une enquête administrative et demandé l'ouverture d'une enquête judiciaire afin de faire la lumière sur cette affaire. Les responsables impliqués ont été interpellés et contraints à rembourser intégralement les fonds détournés.
Par ailleurs, le transfert des 15 000 francs CFA par bénéficiaire est actuellement en cours, supervisé par la commission régionale et sous la supervision des autorités régionales en collaboration avec le HCR, OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies) et la direction régionale du Développement social.
Bien que les mesures nécessaires aient été prises pour rétablir la situation, le dossier est toujours entre les mains du procureur de la République du tribunal de grande instance de Tombouctou. Les autorités administratives régionales se sont engagées à mettre en place un dispositif de coordination et d'évaluation des activités des associations et ONG, conformément aux instructions du ministre d'État, afin de garantir que l'aide parvienne aux véritables bénéficiaires.
Cette affaire met en évidence les défis auxquels sont confrontées les opérations humanitaires dans certaines régions du pays, où la vigilance est nécessaire pour éviter les détournements de fonds destinés aux personnes dans le besoin.
Rappelons que le même agent véreux du service local du développement social avait été dénoncé par le maire adjoint de Diré Mahamane Idal Traoré pour avoir détourné le fonds d’appui aux personnes vulnérables par le président de la transition le colonel Assimi Goïta. Il avait été relevé de son poste de Diré, chef-lieu de cercle, par le gouverneur Bakoum Kanté de la région de Tombouctou, pour être affecté à Rharous.
Le Secrétariat exécutif de l’ONG STOP-SAHEL, dans un communiqué, a précisé que ces fonds ont été décaissés sur ordre de son partenaire HCR et envoyés au point focal de l’ONG à Rharous en vue d’une collaboration avec le service local du développement social et de l’économie solidaire et la commission locale afin d’assister chaque rescapé avec la somme de 15 000 Fcfa, soit un total de 6 105 000 Fcfa pour les 407 rescapés.
C’est ainsi que ce point focal, en outrepassant les consignes, a laissé la gestion de cette opération au service local du développement social. Malheureusement, les fonds ont été détournés par le chef de ce service qui, après une enquête menée par le commissariat de police du 1er Arrondissement de Tombouctou et son arrestation, a fini par rembourser intégralement aux autorités régionales ladite somme, a précisé le Secrétariat exécutif de Stop-Sahel.
Pour sa part, l’agent fautif est en voie de licenciement et une plainte judiciaire de STOP-SAHEL est en cours contre tous les auteurs de cette forfaiture. STOP-SAHEL reste toutefois engagée pour l’accomplissement de sa mission d’assistance aux personnes dans le besoin. Elle remercie l’Administration et le partenaire HCR pour leur collaboration et s’excuse auprès de tous pour le désagrément causé, toute chose indépendante de sa volonté, peut-on retenir du communiqué du Secrétariat exécutif de Stop-Sahel.