Plus d’une année après sa fuite pour se soustraire à l’action judiciaire, l’ancien Premier ministre d’IBK jusqu’à la chute du régime, Dr Boubou Cissé, a tenté de sortir de son silence en fin de la semaine dernière à travers une lettre adressée aux autorités de la Transition malienne. Mais, il n’en fallait pas plus pour susciter la colère des Maliens très déçus de son passage à la Primature, de sa collaboration avec les ennemis extérieurs du pays et de son comportement à vouloir échapper à la justice de son pays.
Depuis sa cachette ivoirienne, l’ancien Premier ministre d’IBK, qui a conduit le pays jusqu’au chaos et qui a souhaité la souffrance des Maliens au lendemain de l’embargo illégal et méchant de la CEDEAO, s’érige désormais en donneur de leçon aux autorités maliennes de la Transition et aux Maliens. Dans une lettre adressée à celles-ci et largement reprises sur les réseaux sociaux, l’ancien PM d’IBK introduit d’ailleurs sa lettre par une leçon de morale.
Il écrit en ces termes : « Comment meurent les géants ? Il y eut une fois, un peuple de géants, fiers et forts, à qui la providence avait tout donné. Dès que la terre se dénudait, quand l’herbe commençait à se faire rare dans la zone où ils s’étaient installés, les géants partaient ensemble et transhumaient avec leurs troupeaux à la quête d’eau et de pâturages abondants. Un jour, ils trouvèrent sur leur chemin un énorme rocher qui leur barrait la route. Un premier géant s’avança devant l’obstacle et tenta de le pousser tandis que les autres le regardaient faire.
Malgré sa force, il ne put déplacer le rocher. Un deuxième géant s’avança à son tour et lui aussi s’épuisa à essayer de dégager la voie. L’un après l’autre, chacun des géants essaya mais aucun ne réussit seul à dégager le chemin qui menait aux verts pâturages. Les jours passèrent, chaque jour les géants se succédèrent devant le rocher, ils s’épuisaient un à un tandis que les autres observaient. Sans eau ni fourrage, les bêtes moururent et bientôt les géants périrent à leur tour».
Mais la question que l’on se pose est de savoir si Dr Boubou Cissé est la personne idéale pour donner ce genre de leçon aux Maliens. Où était-il quand les Maliens et les autorités de la Transition débattaient sous l’effet de l’embargo de la CEDEAO ? En plus de ne pas compatir à la souffrance des Maliens, il est parti pactiser avec les auteurs principaux de leur souffrance. Surprise, c’est ce même Boubou Cissé qui joue aujourd’hui au messager de l’union et de la solidarité auprès des Maliens. Autant dire que ridicule ne tue plus !
Mieux, Docteur Boubou Cissé appelle les autorités de la Transition à la concertation nationale. « 𝐋𝐞 𝟐𝟓 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫, 𝐥𝐞𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 a 𝐚𝐧𝐧𝐨𝐧𝐜𝐞́ 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐮𝐞 𝐞𝐧 𝐟𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟐𝟒 𝐞𝐭 𝐥’𝐚𝐧𝐧𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐥𝐞́𝐠𝐢𝐬𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐮𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟑. Deux élections qui devaient marquer le retour à une vie constitutionnelle normale afin que les citoyens et les citoyennes du Mali décident ensemble des réponses à apporter à la crise multidimensionnelle et complexe à laquelle le pays fait face.
Nous avons besoin d’une concertation qui rassemble les partis politiques, les acteurs économiques, les syndicats de travailleurs, les organisations patronales, les associations, les représentants de la société civile, les leaders religieux, communautaires et traditionnels, les leaders d’opinion… 𝐜𝐞 𝐫𝐚𝐬𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐥𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐧𝐞́𝐜𝐞𝐬𝐬𝐚𝐢𝐫𝐞. Dans l’impasse politique où nous nous trouvons désormais, il devient urgent de réunir et d’associer ces forces vives maliennes de manière à ce que chacun dise ce qu’il peut faire avec ce qu’il sait faire », propose Boubou Cissé dans sa lettre.
Une lettre qui a suscité la colère de bons nombres de Maliens. Certains ont d’ailleurs vigoureusement répliqué à cette sortie médiatique de l’ancien Premier ministre du régime déchu d’IBK. En réponse à cette sortie ratée de Boubou Cissé, Seydou Traoré, ancien ministre du Mali sous ATT écrit : « Il a du culot d’appeler à la concertation, sans nous expliquer la période désastreuse de sa Primature et celle complètement folle d’un gouvernement à six personnes ! Mais ce type se fout de qui, en somme ? Peut-on être autant méprisant pour son pays ?
Méprisant pour les ménages qui n’arrivent pas à manger à leur faim ? Méprisant pour les milliers de morts et de victimes du djihadisme au plus fort de son apogée, quand vous même, le roi insouciant se vautrait à Bamako ? Mais Dr Boubou Cissé est-ce qui est dit là est de vous ? J’aurais dû commencer par là. Je ne crois pas, car quoi qu’il arrive à un Peul, il lui reste une fierté et une dignité indécrottables, que même le colon a reconnues. Lisez Faidherbe. Dr Boubou Cissé, franchement, Taisez-vous ! Nous sommes dans un pays de grandes civilisations, personne ne viendra souiller l’une d’entre elles! ».
A sa suite, les internautes ont pris le relai pour fustiger l’ancien Premier ministre. « Il ne s’agit pas d’écrire un roman. On lui a demandé de venir s’expliquer. Un Géant, c’est aussi celui qui assume ses responsabilités. C’est tout ! », ironise un internaute. «Qu’il vienne d’abord se mettre à la disposition de la justice », enchaine un autre, qui renchérit en ces termes : « D’après l’animateur Thierno : « a ka na dron » ». Un autre internaute ne lui fait aucun cadeau : « Qu’il vienne se mettre à la disposition de la justice. C’est tout ce qui lui est demandé ! »
« Moi je ne parle pas de ses démêlés de justice. Son bilan de gouvernance est tellement désastreux, qu’il doit s’excuser d’abord avant de donner des leçons ! », signale un autre. Un autre internaute vient enfoncer le clou : « Absolument. Le bon sens aurait voulu qu’il garde le profil bas ».