C'est ce samedi 28 octobre 2023, normalement que de- vra avoir lieu une conférence de presse pour lancer un certain Mouvement National Malidjo Bara (MNMB), dont les initiateurs, relativement connus, ont mis en œuvre une sacrée stratégie pour embobiner les plus avertis des conseillers politique du
président de la transition, à commencer par son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.
Le document, daté du 16 oc- tobre 2023, est intitulé « Pétition pour l’appel à la candidature de Monsieur Assimi Goïta à l’élection présidentielle du Mali ». Il est destiné au « peuple souverain du Mali » par une sombre « association politique, Mouvement National Malidjo Bara (MNMB) ».
On ne sait pas encore clairement qui se trouve derrière cette initiative, même si l’on peut soupçonner que les personnes mises en avant seraient des habitants de Kati, la ville garnison, où habite le président de la transition. Mais, il apparaît clairement que les vrais auteurs sont des professionnels qui semblent bien avoir une grande expérience dans l’escroquerie politique.
Leur motivation peut tromper par sa formulation rhétorique : « contribuer à créer les conditions idéales
pour la pérennisation des acquis dont notre pays s’est doté au cours de la transition sous la présidence
et grâce à la vision, à la personnalité et au leadership du Président Goïta », écrivent-ils après un long
paragraphe de verbiage panégyrique qui aligne des qualificatifs creux pour tenter de faire sens.
C‘est donc conscient de cette nécessité que le MNMB, qui dit être un mouvement patriotique et panafricaniste, est créé « pour soutenir et appuyer la candidature du Colonel Assimi Goïta à la magistrature suprême de notre pays » et « a décidé de lancer une pétition pour solliciter la signature des vaillantes populations maliennes dans le but d’inviter Monsieur Goïta à se présenter à l’élection présidentielle prochaine. »
C’est là que l’on se pose des questions logiques et légitimes : pourquoi lancer une pétition auprès des
« vaillantes populations maliennes » pour pousser Assimi à se lancer dans une compétition présidentielle
? L’intéressé ne serait-il pas partant volontaire ? Les auteurs de la pétition ont-ils eu vent d’une valse-hésitation du Colonel Assimi Goïta qui pourtant est tout à fait autorisé à se présenter suivant la nouvelle constitution qu’il a fait voter ? Ou bien ont-ils senti l’affaire et veulent se positionner ainsi pour se placer dans son ombre sachant pertinemment qu’il emporterait haut la main le scrutin ?
De toute façon, il demeure clair que les individus de cette espèce sont bien connus de par leur technique
et le populisme trotskiste dont ils font montre, usant de phrases éculées qui ont trompé bien d’autres
avant Assimi. Le président de la transition ne doit nullement tomber dans ce genre de chant de sirène
qui obnubile par la flatterie comme « notre pays a fortement besoin de continuer à avoir à sa tête, un
leader ayant une vision pour sa nation et son peuple, un homme prêt au sacrifice suprême pour le Mali,
un homme courageux, un homme de consensus dans lequel notre peuple se reconnaîtra. »
Les conseillers du président de la transition doivent dire la vérité au chef de l’Etat, en toute conscience,
pour que ce genre d’initiative soit étouffé et ses auteurs sanctionnés pour escroquerie, cabale contre
l’avenir de la nation, corruption, usurpation et que sais-je encore ?
Des individus sans foi ni loi, prêts à tout pour profiter de chaque situation comme on l’a vu sous IBK,
et qui réapparaissent aujourd’hui sous Assimi en se disant sages de telle localité et qui n’ont de sagesse
que de nom. Des énergumènes liés à des videomans, dont plusieurs ont connu la prison, mais par leur
jactance continuent encore à vouloir faire l’opinion en se targuant de faux titres.
« Des talibés en retraite, des anciens pêcheurs et tailleurs, des photographes d'occasion, des jardiniers saisonniers qui se donnent en spectacle...», comme le décrivait un confrère qui connaît bien la ville de Ségou et qui a tenu à les démasquer pour stopper cette escroquerie politique.
Ce groupe de va-nu-pieds, de gueux, qui a manipulé un membre de la grande famille Niaré pour se servir de ce nom bien connu, comme s’il était bien soutenu par cette famille dans son entreprise, et
qui vient à nouveau se donner en spectacle avec le cinglant démenti apporté par qui de droit.
La régulation politique et de la société civile doit passer par-là. Les procureurs qui ont la latitude
de poursuivre doivent agir vite et bien contre ce genre de pratiques afin de débarrasser le Mali de ce
genre de citoyens qui empêchent le pays de suivre sa trajectoire normale. Et comme le disait Assimi,
lui-même, « si nous voulons que le Mali change, il faut d’abord que nous Maliens changeons de com-
portement ».