Jamais le pays de Modibo Keita n’a frôlé autant le fond de l’abîme économique et financier que sous la transition du Colonel Assimi Goïta. Ni la crise économique de 1966 sous le premier Président du Mali indépendant, Modibo Keita, ni les années de sècheresse du Général Président Moussa Traoré, encore moins les crises économiques consécutives à l’ajustement structurel, n’ont autant enfoncé dans un gouffre abyssal, tant social que financier le Mali. L’économie Malienne sous le Gouvernement de la transition va véritablement de mal en pis et aucune perspective d’amélioration ne pointe à l’horizon. Loin de trouver des pistes de solution, ,les autorités actuelles en rajoutent davantage, pour preuve, la crise énergétique a fini par donner le dernier coup de massue à une économie déjà agonisante. Les entreprises ferment leurs portes les unes après les autres faute de fonds, mettant du coup au chômage des milliers de citoyens. La paupérisation a atteint un niveau jamais égalé de l’indépendance à nos jours au Mali. Rares sont les maliens qui mangent deux repas par jour et au même moment les autorités se la coulent douce en augmentant leurs budgets. Est-ce cela le Mali Koura tant vanté, tant encensé à coups de renforts médiatico-propagandiste ? Il est temps pour les autorités de se réveiller afin qu’elles ne soient réveillées brutalement.
Aujourd’hui, tout ce qui retient l’attention des maliens et qui semble les empêcher de sortir pour manifester leur colère c’est bien entendu la situation sécuritaire et surtout les énormes sacrifices que nos vaillants militaires sont en train de consentir pour la défense de la patrie. Tous les regards semblent tourner vers Kidal, dont « la libération » est devenue une question d’honneur pour une écrasante majorité des maliens, sinon moins que ces délestages les maliens ont battu le pavé sous IBK, aujourd’hui ils souffrent le martyre, mais ont préféré endurer le supplice pour le Mali. Cette résilience n’a-t-elle pas de limite ? Jusqu’à quand cette situation perdurera-t-elle ? Il urge pour les autorités de trouver des éléments de réponse à ces questions, comme à d’autres d’ailleurs car les problèmes s’accumulent et risquent de se transformer en bombe à retardement qui finira par s’exploser. Trois pistes de solutions pour Assimi Goïta pour sauver encore ce qui pourrait l’être de son régime : La première est la mise à plat de l’actuelle équipe gouvernement qui a montré toutes ses limites. Rien qu’en à juger par le bilan qui se résume par la multiplication des crises sans solution, on en déduirait que cette équipe gouvernementale dirigée par Choguel K Maiga doit partir pour donner la chance à d’autres maliens de proposer des solutions de sortie de crise. La deuxième piste de solution est la mise en place d’une équipe de large ouverture avec un PM moins clivant, capable de rassembler et de parler à tout le monde. Le salut du Mali passera forcement par une amélioration de ses relations avec tous les pays y compris la France. Pour ce faire il faut un PM qui est capable de parler à tout le monde, car un adage de chez nous dit que celui qui est à la base du problème ne saurait être la solution. La troisième piste serait l’organisation des larges concertations pour définir les stratégies à mettre en place et surtout indiquer la voie à suivre pour une issue heureuse et rapide de la transition. Car une transition ne saurait être un mandat et y sortir rapidement serait l’idéal.
En somme, la transition malienne est désormais sur une pente très glissante et son avenir incertain au regard des crises qui s’amoncellent et toutes gravissimes. Donc pour éviter qu’elle ne s’effondre il faut une thérapie de choc. L’un des remèdes est le rassemblement des maliens ensuite le choix d’un homme de consensus à la tête d’une équipe composée d’hommes intègres ou d’Etat au sens large du terme.
Youssouf Sissoko