Le délestage qui sévit à Bamako et à l’intérieur du pays est fortement ressenti chez les scolaires. Ces derniers n’arrivent plus à apprendre leurs leçons. Les parents d’élèves et le SYNEFCT alertent.
No comment ! C’est la posture qu’ont adoptée les Maliens depuis des mois face au délestage généralisé à travers tout le pays notamment à Bamako. Après avoir dénoncé les coupures de courant, les maliens ont fini par préféré se taire et de « s’en remettre à Dieu ».
De mémoire d’anciens, un tel délestage ne s’est jamais produit au Mali depuis l’arrivée de l’électricité.
Inutile de rappeler ce qu’il a occasionné comme conséquences sur l’état de santé de nos malades dans les hôpitaux et dans les familles, mais également sur le système économique et financier du pays.
Après avoir sérieusement touché l’économie du pays, le délestage est en train de toucher l’école fondamentale. Autrement dit, il est en train d’impacter sur le niveau des élèves en ce sens que les enfants des écoles fondamentales peinent à apprendre leurs leçons, nous signale plusieurs parents d’élèves. « Chez moi, il n’y a pas d’autres sources d’alimentation. C’est pourquoi, les enfants n’arrivent plus à apprendre leurs leçons. Parfois, une fois de retour à la maison après les cours du soir, j’exige à ce qu’ils apprennent les leçons avant la tombée de la nuit », martèle Paul Keita, parent d’élèves, qui prédit que le délestage va certainement se répercuter sur le niveau des élèves.
Contrairement à M. Keita certains parents ont fait preuve de résilience en achetant des ampoules rechargeables ou des bougies afin de permettre à leurs enfants d’apprendre ne seraient que faire des lectures.
Outre les parents d’élèves, des enseignants sonnent l’alerte et font part de leurs inquiétudes.
Sur la page facebook du syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT), on annonce que les élèves commencent à dire « qu’on a pas pu apprendre les leçons à cause de la coupure ». Chose jugée grave selon le professeur.
Faisant partie des motifs du départ d’IBK du pouvoir, la question du délestage doit être traité par les autorités de la transition avec doigté surtout avant la période de la grande chaleur. Ce moment va coïncider avec le mois de ramadan, moment où pour un oui ou un non, les esprits s’échauffent.
Une solution rapide, le nucléaire est un projet
Afin de trouver une solution alternative en attendant l’arrivée d’une centrale solaire ou nucléaire, prévue entre 3 à 7 ans, le ministre de l’Energie sur les plateaux de l’ORTM, a promis aux Maliens un « léger mieux » dans la fourniture de l’électricité depuis le mardi 25 octobre 2023. Elle a aussi promis l’arrivée du carburant (le fuel) pour alimenter la centrale de Sirakoro Méguetana (BID 100 ou AKSA).
Sur le même plateau, la patronne de l’Energie et de l’Eau du Mali a dévoilé ce qui est à la base du délestage : le vol du carburant entre la centrale de Balingué (lieu d’entreposage de citernes ravitailleuses) et les autres centrales de Bamako et de l’intérieur. En tout, dira-t-elle, 59 citernes ont disparus entre Balingué et les lieux de ravitaillements en l’espace de 4 jours.
Une chose est de mettre la main sur les voleurs de carburants, une autre est de donner l’électricité aux maliens en plus d’avoir l’information en temps réelle des problèmes à la base du délestage.