La France a subi dans le Sahel une défaite politique majeure. C'est brutal et humiliant. C'est le principe
d'une défaite. Le reconnaître serait déjà un signe de lucidité et d'humilité. Il nous faut désormais limiter la
casse pour assurer un repli en bon ordre. Pour cela une cure de silence médiatique nous ferait le plus grand bien. Nous devons également accepter l'idée (enfin!) qu'il ne nous revient pas de choisir les dirigeants africains ni décerner des labels de vertu démocratique, fâcheuse habitude qui nous a conduits à soutenir des régimes nuisibles à leur propre peuple et à discréditer l'idée même de démocratie. Et puis il reste l'immense chantier de refondation du lien avec les pays africains.
Cela prendra des années de travail en profondeur, discret et humble. Si toutefois les dirigeants français des 10 prochaines années en portent l'ambition... C'est ce que pense Laurent Bigot, ancien diplomate français.