SociétéJudd Devermont, directeur des affaires africaines au conseil de securite nationale américain : “Nous sommes impatients de travailler avec le Niger…”
Dans une interview chez nos confères britanniques de The Financial Times, le directeur des affaires africaines au Conseil de sécurité nationale américain, Judd Devermont, a affirmé que les Etats-Unis sont impatients de travailler avec le Niger, pour trouver une Transition aussi rapidement que possible.
Moins de deux semaines après avoir reconnu le coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 au Niger, les Etats-Unis de Joe Biden se disent impatients de travailler avec les nouvelles autorités nigériennes contrairement aux Français et l’Union européenne, qui ont cessé toute collaboration avec Niamey dès les premières heures du coup d’Etat.
“Les Etats-Unis vont nouer des relations tendues, mais pragmatiques avec le nouveau gouvernement militaire du Niger après avoir reconnu comme un fait accompli le coup d’Etat de juillet dans ce pays d’Afrique de l’Ouest”, a déclaré Judd Devermont, directeur des affaires africaines au Conseil de sécurité nationale, américain lors d’une interview dans The Financial Times.
Cette annonce de l’assistant spécial du président américain, Joe Biden pour l’Afrique a fait l’effet d’une bombe chez bon nombre d’observateurs et commentateurs qui suivent de près l’évolution de la situation au Niger depuis le coup de force d’Abdourahamane Tchiani. Ces derniers ne comprennent pas ce revirement, voire l’attitude de l’administration Biden qui a suspendu près de 500 millions de dollars d’aide économique au Niger au nom du fameux article 7008 de la loi annuelle sur les crédits du département d’Etat des Etats-Unis.
Mais, pour le directeur des affaires africaines au Conseil de sécurité nationale américain, Judd Devermont, ce revirement du locataire de la Maison Blanche s’explique par le réalisme et le pragmatisme des Etats-Unis.
“Certes, il y a eu un coup d’État au Niger. Le pragmatisme des Etats-Unis ne signifie pas qu’ils acceptent des gouvernements militaires en Afrique. Mais Washington reconnaît que de plus en plus de pays sont dirigés par des régimes militaires depuis plus longtemps. Mais pour le cas du Niger, nous sommes impatients de travailler avec les Niger, pour trouver une Transition aussi rapidement que possible”, a-t-il précisé.
Alors que l’Union européenne s’apprête de nouveau à prendre des nouvelles salves de sanctions ciblées contre les dirigeants nigériens pour “entrave à la démocratie”, les Etats-Unis de Joe Biden jouent à l’équilibriste en composant avec le général Tchiani.
Avec les annonces du directeur des affaires africaines au Conseil de sécurité nationale américain, le pays de l’Oncle Sam qui dispose de 1100 soldats et une base importante de stationnement des drones Reaper, qui renseignent et participent à la lutte contre le terrorisme au-delà du Niger, n’a aucune intention de quitter ce pays.
D’ailleurs, pour Washington, quitter le Niger dans l’imaginaire diplomatique américaine, ce serait reculer devant les Russes et les Chinois qui grignotent du terrain dans le Sahel. Le maintien des Etats-Unis au Niger est purement géopolitique et géostratégique pour contrecarrer l’influence russe et chinoise dans la région.