Le panafricanisme sur les lèvres mais dans le cœur, la marque de calculs politiciens sournois alimentant des prises de positions supposées idéologiques, etc. Voilà à quoi se résume la lutte acharnée du mouvement Yerewolo pour beaucoup de Maliens. En effet, depuis l’arrestation de deux figures de proue de ce mouvement, en l’occurrence Ben le cerveau et Siriki Kouyaté, on constate une descente aux enfers d’un Yerewolo qu’on croyait indéboulonnable. Le mouvement est en clair affecté par les querelles intestines à un point tel qu’on est plus loin d’une gestion bicéphale de ce qu’il reste du célèbre et influent mouvement. Un épisode surprenant à bien des égards et révélateur des limites d’un militantisme malien trop miné par les postures opportunistes, la versatilité et retournements de veste des acteurs. Toutefois, rien ne prédisait que Yerewolo, qu’on avait peut-être trop vite crédité de solides assises pour ses connexions panafricanistes de renommée comme un certain Kemi Seba, pouvait crouler sous le poids de ses premiers soubresauts internes. La vérité est que le mouvement n’a jamais reposé que sur le leurre des propagandes pompeuses.
En tout cas, loin de faire la langue visqueuse, on n’imagine pas comment ce mouvement pourra colmater les brèches ouvertes par les désertions et redorer son blason devenu honteux avec des militants qui s’offrent en spectacle par des affrontements internes.