Dans la Commune Rurale de Tiémala-Banimonotié (CRTB), en procédant à une vérification financière, durant les exercices comptables de 2019, 2020, 2021 et 2022 (1er semestre), le Bureau du Vérificateur général a décelé des irrégularités financières d’un montant de plus de 10 millions de FCFA. Ces irrégularités sont relatives au non-reversement, par le Maire Zoumana Sangaré et sa bande, des recettes issues de la vente des vignettes pour un montant de 268 000 FCFA ; au non-reversement des frais d’établissement des actes d’état civil pour un montant de 697 750 FCFA ; au non-recouvrement des droits de patente sur des marchés publics pour un montant de 3 929 180 FCFA ; à la non-justification de l’utilisation du carburant pour un montant de 2 636 912 FCFA et à l’exécution des dépenses irrégulières pour un montant de 2 469 571 FCFA.
Au titre des irrégularités administratives, il a été constaté des dysfonctionnements du contrôle interne. Ce qui a amené le Vérificateur général a recommandé au Représentant de l’État dans le Cercle de Bougouni de procéder à l’inspection de la Commune Rurale de Tiémala-Banimonotié, au moins une fois par an.
–Pour ce qui est du cas de la Commune rurale de Bladiè-Tièmala, il s’agit d’un scandale foncier portant sur 600 lots. Un scandale qui a amené les populations regroupées en association de porter plainte contre l’ex maire, Drissa Sangaré pour « détournement de fonds ; corruption ; escroquerie ; faux et usage de faux ».
Tout débute en 2016. Le Maire Drissa Sangaré après sa réélection à la tête de la Mairie de Bladié-Tiémlala, a établi un Procès-verbal (PV) de passation de service dans lequel il a fait la situation domaniale et foncière. Il ressort de ce document que le nombre de parcelles loties est de 600 lots sur lesquels le Maire Drissa a délivré 597 parcelles et réserver 3 terrains. Mieux, le prix des ventes des parcelles occupées par les usagers était de 12 500 FCFA ; les parcelles en bordure de la route à 55 000F et les prix des parcelles de l’intérieur à 25 000F.
Toutefois, pour une faute de précision dans le PV de passation de service, il a été constaté que le Maire Drissa Sangaré, au moment des faits, a vendu 100 lots à 12 500F l’unité et n’a versé que la somme de 1 millions FCFA dans la caisse alors que les frais des parcelles à usages et celle de l’intérieur font déjà 8 750 000 FCFA, sans compter les restes des parcelles qui sont vendues à 55 000F chacune. Depuis cette date, jusqu’à l’élection du Maire Drissa Sangaré comme député à l’Assemblée Nationale, à l’issue des législatives controversées de 2020, cette situation est entourée de mystère.
Par ailleurs, l’ex Maire ‘’Dri’’ de Bladié-Tiémala est accusé de détournement dans la banque de céréale. Dans son PV de passation, il affirme que l’argent liquide en banque est de 1 656 000 FCFA avec un crédit de 444 000F. À en croire les documents mis à notre disposition, cette situation n’est pas vérifiée et le Maire ‘’Dri’’ s’est contenté de donner de simples informations dans le PV.
Un audit imminent dans les Communes de Zantiébougou et de Sido
Dans la Commune rurale de Zantiébougou, le Maire Seydou Koné a été révoqué, le 20 avril 2022 en Conseil des ministres. Par la suite, le 22 juillet 2022, il a été envoyé en prison avec son successeur Mamadou Koné dit Vieux ainsi que le Régisseur Issa Diarra. Aujourd’hui, ils bénéficient d’une liberté provisoire, en attendant un jugement.
À l’origine de leurs arrestations, une dénonciation de faits du bureau local de la PCC de Bougouni, le 27 septembre 2021, auprès de l’Office Centrale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) pour ‘’mauvaise gestion et détournements de fonds’’. En bloc, les preuves sont établies contre l’ex Maire Seydou Koné et sa bande pour « concussion et détournement du domaine foncier du village ».
Tout débute en 2017. Les populations de Zantiébougou ont été surprises de constater que le Maire Drissa Koné et sa clique ont procédé à un morcellement illicite et à la vente de 4 hectares envoisinant la gare routière du Chef-lieu de la commune et le domaine du service de l’élevage.
Face à cette situation, le Préfet du cercle de Bougouni, à l’aide d’un communiqué (N°2019-001/P-CB) en date du 28 février 2019, a dénoncé l’attitude du Maire Seydou Koné en rappelant aux uns et aux autres que les actes délivrés par ce dernier, en violation des textes et de procédure de lotissement restent nuls et de nul effet. Par la même occasion, le Préfet a invité les détenteurs de ces lots à s’enregistrer au niveau du Sous-préfet de Zantiébougou, en vue de prétendre à un éventuel dédommagement.
Pour plus de détails sur le dossier, le Préfet a mené une inspection sur la gestion domaniale du maire Seydou Koné. Du coup, les enquêtes ont révélé, entres autres, l’absence d’une autorisation définitive de lotissement et le nombre inconnu des lots vendus. Mieux, les résultats de l’inspection ont mis à nu une concussion s’élevant à 36,8 millions FCFA (36 825 000F) au titre de la vente de 491 lots en raison de 75 000F par parcelle. Et comble de la supercherie, c’est que les enquêteurs ont décelé que le maire Seydou Koné, aurait vendu plus cher en mai 2017, la première tranche desdits lots (200 000F à 250 000F) avant même la délibération du Conseil communal en juillet 2017 qui fixa le prix d’une parcelle à 75 000F. Plus grave encore, sur les 36 millions issus de la deuxième vague de la vente des lots, le maire Seydou Koné n’a versé que la somme de 1,5 million (1 525 000FCFA) au Trésor public. Et ce n’est pas tout. Loin s’en faut.
Face à ces séries de vente illicite de lots, la majorité des conseillers de la Mairie de Zantiébougou ont rejeté le compte administratif 2018 du Maire Seydou Koné.
Pour ces conseillers municipaux, la situation du lotissement est floue au motif que la somme de 1,5 million de nos francs ne reflète pas la réalité par rapport aux 491 lots vendus par le maire Koné. Mieux, ils trouvent que la dépense de 4,8 millions FCFA (4 814 640F) effectuée pour le carburant est trop élevée. En même temps, ils trouvent que le montant de l’entretien courant des écoles qui se chiffrent à 3,3 millions de nos francs (3 316 220 FCFA) n’est pas clair.
Et comme si cela ne suffisait pas comme scandale financier dans le cercle de Bougouni, la Commune rurale de Sido a fait parler d’elle à travers l’ex président du Syndicat de l’inter-collectivité “Bulonba” et ancien Maire de la Commune de Sido, Moussa Doumbia accusé d’avoir détourné 450 millions FCFA. Cette information avait été rendue publique le jeudi 13 février 2014, à l’issue d’une session extraordinaire.
En effet selon, une lettre de protestation du personnel de l’Inter-Collectivité ‘’Bulonba’’ de Bougouni, à cause de la gestion scabreuse, de 2007 à 2014 du président Moussa Doumbia dit ‘’Sido Bala’’, maire de Sido au moment des faits, le syndicat de l’Inter-Collectivité est, aujourd’hui, débiteur de 35 mois d’arriérés de frais de location des locaux du siège et 9 mois d’impayés de salaire du personnel technique (environ 9,2 millions pour 5 agents). S’y ajoutent, le détournement des fonds et dons des partenaires.
Le Syndicat de l’Inter-collectivité ‘’Bulonba’’ est une structure associative créée par les 26 communes et le Conseil de Cercle de Bougouni. Elle a pour mission de gérer les projets transversaux bénéfiques à différentes collectivités ou à l’ensemble des collectivités dans les domaines de l’environnement, l’hydraulique, l’éducation et la santé. Aussi, les services de ‘’Bulonba’’ au profit des collectivités sont aussi la formation professionnelle et le montage des dossiers de candidatures pour les financements. Toutes ces missions de ‘’Bulonba’’ sont aujourd’hui compromises à cause de la mauvaise gestion de l’ancien président de l’Inter-collectivité, Moussa Doumbia dit ‘’Sido Bala’’.
Dossier CAMEC de Bougouni, un scandale fumant
Dans le dossier de la CAMEC (Caisse Mutualiste d’Épargne et de Crédit de l’Éducation et de la Culture) de Bougouni, il faut signaler qu’il y a plus de 200 millions de francs CFA d’épargnes en souffrance de paiement. Le scandale de la CAMEC dans la région de Bougouni, contrairement à ce que d’aucuns pensent, n’a pas fini de faire des dégâts au sein des populations spoliées et grugées dans cette nauséabonde affaire de placement d’argent. Des années après, les dizaines de milliers de victimes de cette affaire pris à bras le corps par le collectif des adhérents de la caisse d’épargne sont entre le désespoir, le suicide et la mort…
Décidément, les 53.000 sociétaires des 27 caisses de la CAMEC courent depuis 2014 derrière leurs sous qui se chiffrent à 1,4 milliard FCFA dont 200 millions pour la seule antenne de la région de Bougouni. Du coup, le sieur Moussa Diarra, le Président locale de l’antenne CAMEC de Bougouni, à l’époque des faits, se trouve au cœur de la controverse. Révoqué à la faveur d’une Assemblée Générale de la CAMEC en 2015, il se trouve, actuellement, au devant de la scène. Et cela, après une alerte des déposants à son encontre au niveau d’un Pôle d’avocat.
Plus les jours passent, plus le calvaire des dizaines de milliers de victimes du scandale de la CAMEC (que ça soit dans la région de Bougouni ou d’autres parties du Mali) l’expression n’est pas trop forte, va en augmentation exponentielle, c’est-à-dire, de plus en plus grande ; ceci, de façon inquiétante dans la mesure où après les promesses de début de remboursement en 2017 de la nouvelle Direction nationale, aucune bonne nouvelle jusqu’ici pour ces pauvres victimes.
À cet effet, il faut dire avec larmes, affliction et tristesse, que les victimes du scandale financier de la CAMEC sont depuis lors entre le désespoir, le suicide et la mort puisque aux morts déjà enregistrés ici et là sur toute l’étendue du territoire national, se sont ajoutés d’autres. Endettés, appauvris, malades, et désespérés, certaines victimes ont vite rendu l’âme.
Face à toutes ces situations scandaleuses, il urge pour la Mission des Contrôleurs d’Etat, qui ont déjà pris leurs quartiers à Bougouni, de passer au crible tous les dossiers brulants de l’heure au niveau de cette région.
En attendant, le gouvernement de transition qui a moult fois dit qu’il travaille avec méthode et transparence, oubliant qu’il s’est mis une corde au cou, est vivement interpellé. Encore quelques mois, et ce sera vraisemblablement la fin de la transition et pourtant, les gens ne sont pas encore rentrés en possession de leurs droits. Parallèlement, les dégâts sont immenses et cruels dans la région de Bougouni.