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Trois mois après le coup d’état au Niger : L’intervention militaire de la Cédéao aux calendes grecques ?
Publié le samedi 11 novembre 2023  |  Mali Tribune
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Trois mois après le coup d’État militaire au Niger qui a renversé Mohamed Bazoum, l’option d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest au Niger pour réinstaurer ce dernier s’amenuise jour après jour. Cet éloignement s’explique par la cacophonie qui règne au sein des chefs d’Etat de la sous-région. Plusieurs pays qui avaient annoncé mettre des troupes à la disposition de la Cédéao ont pour le moment démobilisé les leurs.

Plus les jours passent, plus le général de brigade Abdourahmane Tchiani qui a pris le pouvoir le 26 juillet au Niger renforce son pouvoir et espère avoir réussi son putsch, et même convaincu d’en avoir tiré une certaine popularité.

Car, le nouvel homme fort de Niamey est prévenu à chasser Sylvain Itté, l’ambassadeur français au Niger également les 1500 militaires de la force française Barkhane qui luttaient dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Trois mois jour après jour, une sortie de crise au Niger par la voie diplomatique se dessine peu à peu dans la plus grande discrétion. Mais toujours pas une durée à la Transition pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. Lors du Forum paix et sécurité en Afrique, initié en octobre dernier par le Président Togolais, Faure Gnassingbé, le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba a réaffirmé la disponibilité de Niamey à coopérer avec l’organisation ouest-africaine pour pallier l’extrémisme au Niger.

La Cédéao, qui a brandi les mois d’août et septembre 2023 le spectre d’une intervention militaire au Niger, l’a aujourd’hui mise en veilleuse, voire totalement abandonnée, si on peut le dire ainsi.

Lors de la dernière réunion des chefs d’état-major de la Cédéao au Ghana, ces derniers ont même affirmé que tout est prêt et qu’une date a été retenue, mais reste secrète pour une éventuelle intervention contre les auteurs du coup d’Etat. Mais plus les jours et mois passent, plus l’option d’une intervention militaire de la Cédéao au Niger semble s’éloigner. Bola Ahmed Tinubu du Niger qui a galvanisé ses homologues autour de son projet d’intervention militaire au Niger, a visiblement fait volte-face. Lui-même (Tinubu) a d’autres déboires politiques. L’opposition politique nigériane conteste les élections et ont déposé un recours à la Cour suprême d’Abuja pour annuler l’élection présidentielle.

Entre-temps, plusieurs pays qui avaient annoncé mettre des troupes à disposition de la Cédéao ont pour le moment démobilisé leurs contingents. La Côte d’Ivoire, dont les troupes devraient dans un premier temps se regrouper à Daloa, ville du centre ouest du pays, ne sont plus en alerte. Idem pour les troupes sénégalaises et ghanéennes.

Bien que la Cédéao n’a encore rien dit sur un quelconque désengagement, pas de sommet de chefs d’État en vue dans l’immédiat. Alors que certains chefs d’Etat de la Cédéao ont maintes fois demandé un sommet extraordinaire pour parler à nouveau de l’évolution de la situation au Niger, ce sommet n’a jamais eu d’écho.

Dans une interview sur la chaîne Aljazeera, le président sierra-léonais Julius Maada Bio a expliqué les raisons de la mise en veilleuse de l’intervention militaire de la Cédéao au Niger.

“Les militaires au pouvoir au Niger ont engagé le dialogue avec la communauté internationale. C’est pourquoi la Cédéao, qui menaçait d’intervenir militairement, privilégie la communication”, selon le président sierra-léonais.

A l’en croire, cette reprise du dialogue des militaires nigériens est une bonne chose, et cela, même doit encourager la Cédéao à trouver une sortie de crise. “Ce que nous encourageons maintenant, c’est de faire avancer ce dialogue, car l’intervention militaire n’est pas la meilleure façon de faire face à une situation comme celle du Niger”, a-t-il ajouté.

Ousmane Mahamane

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