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Securiport : L’Etat malien privé de ses 100 %
Publié le lundi 13 novembre 2023  |  Le Focus
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L’Etat devait gagner 100 % de ce marché. Au finish, il n’avait que des miettes (25 %) qui sont d’ailleurs partis dans des comptes personnels.
On en sait un peu plus sur l’affaire Sécuriport, ce dossier de corruption qui a envoyé deux ministres de l’ancien régime en prison. Ce dossier sulfureux déjà en instruction à la Cour suprême, a conduit à l’inculpation de deux barons du régime déchu, à savoir Arouna Modibo Touré dit Papou, plusieurs fois ministre sous IBK, et le général de division Salif Traoré, ancien ministre de la Sécurité à l’époque des faits. Ce dernier est inculpé et placé sous mandat de dépôt. Autre personnalité inquiétée, l’ancienne ministre de l’Equipement et des Transports, Mme Seynabou Diop, placée sous contrôle judiciaire.

L’actuel chef du gouvernement de Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, est revenu sur les dessous
de cette affaire la semaine dernière lors de la Journée de la recherche scientifique et de l’innovation. Le chef du gouvernement a rappelé les circonstances qui ont conduit les autorités maliennes sous le régime de feu Amadou Toumani Touré à renforcer l’aéroport de Bamako en le dotant d’un système de sécurité conforme aux standards internationaux.

Selon lui, tout est parti de la décision des partenaires du Mali de mettre 250 milliards F CFA à la disposition du pays à travers le programme le Millénium Challenge. Aux dires du Premier ministre, sur
les 250 milliards F CFA, 40 milliards ont été dégagés pour être investis dans le renforcement de l’aéroport de Bamako. Ce travail était presque fini quand le régime du président Amadou Toumani Touré est tombé.

Il a repris à l’avènement au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Kéita (paix à son âme). Ce financement devait
permettre d’instaurer un nouveau système de sécurité censé contrôler l’identité des voyageurs via un contrôle biométrique dont la totalité du marché devait appartenir à cent pour cent à l’Etat Mali.

Il s’est trouvé qu’il y a des gens qui ont fait venir une autre société avec la même technologie de
sécurité pour faire remplacer le système conçu par les autorités maliennes. Il s’agit de la société
Sécuriport. Dans les clauses du contrat, 75 % appartiennent à la société prestataire et l’Etat ne gagne que 25 %. L’Etat gagne seulement 25 % là où il devait gagner 100 % du marché.

Il se trouve qu’il y a des Maliens qui ont fait disparaître cette petite part de l’Etat, à en croire le Premier ministre de Transition. Résultat : l’Etat ne gagne rien. "Nous avons calculé : 40 milliards F CFA sont partis dans les poches de certains, soit l’équivalent du montant investi dans le renforcement de
l’aéroport de Bamako", a révélé Choguel Kokalla Maïga.

Ce détournement de fonds public a été décelé par le ministre de l’Equipement et des Transports,
Madina Sissoko. La Transition est déterminée à faire toute la lumière sur cette affaire de gros sous.
Entreprise américaine, Securiport semble en tout cas avoir des problèmes en Afrique. Avant le Mali,
son nom a été associé à des détournements au Bénin où des ministres et hauts cadres de l’Etat ont
été poursuivis. Pourtant, l’entreprise américaine dit faire de la transparence son cheval de bataille en communiquant spécifiquement sur des règles et principes allant dans ce sens.

Fatoumata Traoré
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