L'armée malienne a annoncé samedi 18 novembre avoir découvert cette semaine "un charnier" à Kidal (nord-est), une ville-bastion des séparatistes touareg qu'elle a récemment reprise.
"Le jeudi 16 novembre, les FaMa (forces armées maliennes) ont découvert lors de leurs opérations de sécurisation un charnier à Kidal", écrit l'armée dans un communiqué publié samedi 18 novembre soir.
"Ce charnier rappelle les atrocités commises par les terroristes sans foi ni loi", ajoute l'armée sans donner davantage de précisions.
L'armée malienne, qui a également annoncé des enquêtes "pour traduire les auteurs devant la justice", a pris le 14 novembre aux rebelles touareg Kidal. Cette ville est le foyer de la revendication indépendantiste d'où l’État central et l'armée avaient été chassés en 2014.
Elle en a repris le contrôle après le départ, le 31 octobre, des Casques bleus de la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) de leur camp à Kidal qui était prévu dans le cadre du retrait de cette force du pays d'ici à la fin de l'année. Le Mali est en proie au jihadisme et aux tensions avec les groupes séparatistes touareg.
L'ONU contrainte de se retirer de la zone
Les colonels arrivés au pouvoir au Mali par la force en 2020 ont réclamé en juin, après des mois de dégradation des relations, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays.
Le retrait des quelque 11 600 soldats et 1 500 policiers qui étaient présents au Mali doit s'échelonner jusqu'au 31 décembre. Il a exacerbé les rivalités pour le contrôle du nord du pays.
Les groupes séparatistes s'opposent à ce que la Minusma remette les camps aux autorités maliennes, ce qui va à l'encontre selon eux des accords passés en 2014 et 2015 quand, après s'être soulevés en 2012, ils avaient accepté de cesser le feu et de faire la paix.
Ces groupes à dominante touareg ont repris les hostilités contre l’État central, et accusent régulièrement les forces armées maliennes et ses alliés du groupe paramilitaire russe Wagner de commettre des exactions contre les populations civiles.