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Mali : la diplomatie s’attaque à la guerre informationnelle
Publié le dimanche 19 novembre 2023  |  l’Analyse de la semaine
Deuxième
© aBamako.com par mouhamar
Deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel
Bamako, le 16 mai 2014 au CICB. La capitale malienne a abrité la deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel. L`ouverture des travaux a été présidée par M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale.
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Le panel a été ouvert par le Ministre des affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop. Il a longuement expliqué, en présence du ministre d’Etat, le Colonel Abdoulaye Maïga, de celui de la Sécurité, le Colonel-Major Daouda Aly Mohammedine, et de celui de la Refondation, Ibrahim Ikassa Maïga, les implications majeures de la thématique pour le Mali. Parmi ces aspects : les tentatives de manipulation internationale de l’opinion publique malienne, les impacts de la désinformation sur les armées, les investissements majeurs dans certains médias internationaux et les incidences sur des États comme celui du Mali, etc.

Le chef de la diplomatie malienne a notamment précisé que « l’information est une matière fondamentale des relations internationales, c’est un outil d’influence géostrategique, de domination et de contrôle de l’esprit ».

Le panel a été ouvert au public via les Réseaux sociaux. Différents sujets ont été évoqués par les panelistes : les stratégies de décrédibilisation des perspectives maliennes, les tentatives de manipulations de l’opinion malienne et finalités, la déformation de l’information, objectifs et impacts sur l’opinion publique malienne, la Presse et le patriotisme, la Presse et conflits, la production de l’information comme une question de souveraineté, la communication institutionnelle dans une période de conflits internationaux complexes, les enjeux autour de la prise en compte de la place du Mali au sein des BRICS, l’information militaire comme nécessité dans la crise actuelle du pays et ses enjeux, les perspectives sahéliennes et de l’Alliance des États du Sahel (AES), autour la guerre de l’information. Les différentes interventions ont permis de constater une convergence d’idées autour de la protection des intérêts nationaux, y compris par le biais de la question informationnelle.

La militante altermondialiste, Aminata Dramane Traoré, paneliste a insisté sur la nécessité de penser à travers cette guerre de l’information, une guerre économique.

La DIRPA (service d’information de l’Armée malienne) représentée par son directeur, le Colonel-Major Souleymane Dembélé, est longuement intervenue sur les enjeux majeurs autour des actions d’information et de communication.

Le Général Yamoussa Camara (Conseil de sécurité national) ainsi que le Chef d’Etat Major Particulier du Président de la Transition, le Général Mamadou Lamine dit Laurent Mariko, ont longuement évoqué la dimension stratégique de la communication notamment pour les Armées et en période d' »Opérations » militaires. Le Général Camara a précisé que le Mali n’est pas en « Guerre » compte tenu de l’hiatus juridique entre ce qu’on appelle les « Opérations » et la « Guerre » proprement dite, qui, pour cette dernière relève du droit de la guerre. Et également qu’une action d’entrée en « Guerre » est déclenchée par l’Assemblée nationale.

Intervenu en contribution, le chef de la Presse malienne Bandiougou Danté a précisé à son tour le lien important qui peut résider dans la notion de patriotisme dès lors qu’il y a ce type d’ambiance de guerre informationnelle. Il a également souligné les difficultés qu’une telle situation peut engendrer.

Le Ministre de la Refondation et chargé des relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, qui représentait le ministre de la communication a évoqué qu’après la refondation de l’armée, une autre étape aussi importante était la suite de la refondation de ce secteur de l’information et de la communication.

Également intervenu en contribution, le chef de l’organe de contrôle des médias au Mali (HAC), Seydou Sissouma a évoqué les grands enjeux autour des capacités de contrôles de l’information « consommée » localement mais provenant de sources et diffuseurs étrangers. Il a évoqué l’absence de représentation de Meta (entreprise mère des réseaux sociaux Facebook, Instagram et WhatsApp), au Mali et dans la sous région (cruciale), ce dans la perspective de pouvoir mettre Meta face à certaines difficultés liées à l’utilisation de ses canaux comme le fait l’Union Européenne par exemple.

Différentes interventions ont évoqué la nécessité d’ériger l' »anticipation » en objectif dans la perspective de répondre à cette situation de guerre informationnelle.

Des recommandations ont été faites par les panélistes et les contributeurs : l’Armée doit continuer sur ses efforts de communication actuelle et produire du contenus, donner des moyens convenables au Médias locaux, se doter des capacités nationales de « construction » de l’information, se doter d’outils de diffusion adéquats et efficaces, aller dans le sens de la mise en place d’une Agence de presse africaine, continuer la réglementation du secteur de la presse.

Le panel a pris fin avec les remerciements du Ministre Abdoulaye Diop.

Rédaction de l’Analyse de la semaine – ADS

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