C’est au moment où les entreprises maliennes se battent corps et âme pour survivre à la crise économico-financière et préserver les emplois afin de minimiser la crise sociale que l’Etat leur administre la dose fatale en les enterrant définitivement. Sinon comment comprendre que la société Mali-Plaques qui avait l’exclusivité de la fabrication des plaques d’immatriculation au Mali puisse voir son contrat résilié sans aucune procédure légale en la matière, au seul prétexte que le contrat est arrivé à terme. La forme légale voudrait bien que pour toute nouvelle acquisition d’un contrat qu’il y ait appel d’offre permettant à tous ceux qui veulent postuler de soumissionner, cette procédure n’a pas été respectée. Mali-plaques qui n’a pas vu son contrat résilié à travers une notification considère plutôt une tacite reconduction jusqu’à la résiliation du dit contrat. Les autorités maliennes sous la transition sont-elles conscientes des conséquences de certaines décisions sur la stabilité sociale ? N’auraient-elles pas dû mesurer tous les impacts de la fermeture ou du moins de la résiliation du contrat de Mali-Plaques sur des milliers d’emplois garantis par la société ?
En effet, la société Mali-plaques a vu son contrat résilié par communiqué du conseil des ministres tenu le 1er novembre 2023. C’est sur la base du rapport du ministre de l’économie et des finances qu’un projet de décret portant approbation du marché relatif à la fourniture des équipements pour la fabrication des plaques d’immatriculation. Le même communiqué précise qu’un marché a été conclu par entente directe entre le gouvernement du Mali et le groupe EHA Hoff-man international, GMBH, une entreprise allemande représentée par Djiguiya signature pour un montant de plus de 3 milliards avec un délai d’exécution de 60 jours. Le hic est que l’Etat entend se substituer à la société privée en prenant en mains la fabrication des plaques d’immatriculation. La question que l’on est en bon droit de se poser est celle de savoir si la société Mali-Plaques n’avait pas encore le droit d’avoir ce contrat ou si elle ne l’exécutait pas conformément au cahier de charges ? Le gouvernement semble agir par laxisme en reléguant au second plan les conséquences que la fermeture de cette société pourrait avoir tant en termes d’emplois qu’en termes de ressources qu’elle pourrait générer pour le trésor public.
En effet, s’il n y a aucun doute que le contrat de concession qui liait l’Etat à la société Mali-Plaques était arrivé à terme, il est tout aussi logique et légal que toute nouvelle concession doit faire l’objet d’appel d’offre, mais à la surprise générale c’est l’Etat lui-même qui veut mener cette activité au grand dam du secteur privé en général et à Mali-Plaques en particulier. Le retrait du contrat de la fabrication des plaques d’immatriculation à la société de Mamadou Yattassaye sera très lourd des conséquences, car il provoquera non seulement la mise en chômage des milliers de chefs de famille, mais aggravera également la crise sociale avec ses corollaires de tension, de délinquance juvénile et même d’insécurité car ces jeunes sont des potentiels candidats pour les groupes terroristes.