Avec la toute puissance de la Transition, c’est peut-être un retour progressif au concept désuet de père de la nation. En tout cas, selon de nombreuses sources concordantes, le seul nom de l’actuel chef de l’Etat suffit pour remplacer n’importe quel autre segment institutionnel de la République. «C’est Assimi qui a dit». Tel est le mot de passe utilisé à tort ou à raison pour interférer dans certaines prérogatives qui ne lui sont pas forcément dévolues. Même la justice n’est pas épargnée, selon nos confidences. En effet, devant les difficultés à déjouer procédures complications qui pourraient leur être défavorables, il arrive que des trafiquants d’influence recourent au prestigieux nom du président de la Transition pour dissuader leurs protagonistes à poursuivre les contentieux. Il arrive aussi que les plus crédules renoncent à leurs droits par crainte d’avoir à affronter les ordres fictifs d’Assimi Goïta comme obstacle judiciaire infranchissable. Il arrive également que la seule affinité avec la nature militaire suffise comme sauf-conduit. C’est le cas, par exemple, de la sélectivité qui caractérise l’observance des règles de la circulation routière où les usagers sont désormais sanctionnés ou épargnés selon qu’ils soient citoyens ordinaires ou porteurs d’uniforme. Surtout que la police n’est désormais plus distincte de l’armée