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Journée mondiale du souvenir des victimes d’accidents de la circulation routière : Au moins 1,35 millions de personnes perdent la vie chaque année dans des accidents de la route
Publié le mercredi 22 novembre 2023  |  Le Matin
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Le Secrétaire général du ministère des Transports et des Infrastructures, Mama Djénépo, a présidé dimanche dernier (19 novembre 2023) la cérémonie de lancement des activités commémoratives de la Journée mondiale du souvenir des victimes d’accidents de la circulation routière. L’événement a enregistré la présence de nombreux acteurs impliqués dans la préservation de la sécurité routière.

«Les victimes d’accidents de la route, décédées ou survivantes, méritent l’attention bienveillante des pouvoirs publics et de la société». C’est ce qu’a rappelé le Secrétaire général du ministère des Transports et des Infrastructures (MTI), M. Mama Djénépo, dans son discours prononcé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route le dimanche 19 novembre 2023.

Dans ce cadre, a-t-il souligné, un appui symbolique en kits médicaux de premiers soins est fourni aux services des urgences médicales des hôpitaux et aux services de secours de la Protection civile de Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti, à titre de contribution à la prise en charge des accidentés de la voie publique. En outre, des séances de don de sang ont été organisées dans la cour du département du 13 au 17 novembre 2023 pour concourir à la satisfaction des besoins d’urgence. Il était aussi prévu la remise de kits sanitaires aux Directions régionales de la Protection civile et les Hôpitaux de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et le CsRef de Koulikoro.

«La Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route est devenue, au fil des ans, un événement important en tant qu’elle permet d’attirer l’attention du public sur l’ampleur des dommages émotionnels et économiques causés par les accidents de la route et de rendre hommage aux victimes, ainsi qu’aux services de secours et d’intervention d’urgence», a aussi rappelé M. Djénépo.

Il a mis l’accent sur les mutations survenues dans l’espace communautaire et dans l’environnement national comme la réforme du code de la route, consacrée par la Loi n°2023- 045 du 31 août 2023 régissant la circulation routière et le Décret n°2023- 0509/PT-RM du 12 septembre 2023 fixant les conditions de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique et de la mise en circulation des véhicules. «La réforme corrobore les règles et principes de responsabilité, de compétence, de procédure et de respect des droits humains, fixés par les textes en vigueur. Elle comporte d’importantes innovations. En effet, la loi et le décret précités aménagent le régime des sanctions en ce qui concerne notamment les contraventions de police et les pénalités applicables à la surcharge des véhicules de transport en commun», a indiqué le Segal du MTI.

Conformément à la Résolution 64/255 de l’Assemblée générale des Nations unies, la Journée mondiale du souvenir des victimes d’accidents de la route est célébrée chaque année le 3e dimanche du mois de novembre. Elle vise à rendre un vibrant hommage aux victimes des accidents de la route et à leurs familles. C’est aussi l’occasion de mettre en lumière une sombre réalité selon laquelle, chaque année au niveau mondial, les accidents de la route font 1,35 million de morts et 50 millions de blessés dont «la vie est bouleversée».

Le Secrétaire général du ministère des Transports et des Infrastructures, au début de son intervention, a fait observer une minute de silence à la mémoire de toutes les personnes tuées à l’occasion d’accidents de la circulation routière.

Naby



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ACCIDENTS DE LA CIRCULATION :

Au moins 158 personnes tuées et 3.614 blessées dans 2 830 accidents enregistrés à Bamako en 2022

Au moins 158 personnes ont été tuées et 3.614 blessés dans 2.830 accidents enregistrés à Bamako en 2022, a indiqué le rapport que vient de publier la Direction de la régulation de la circulation et des transports (DRCTU). Un document consacré au bilan des accidents corporels de la circulation routière dans le District de Bamako pour l’année 2022. Le Bureau du Vérificateur gé­néral (BVG) a aussi indexé les insuffisances liées à la mise en œuvre de la Politique nationale des transports, des infrastructures de transport et du désenclavement (PN­TITD) dont il a évalué le premier Plan d’actions (2015-2019) !

Comparativement au bilan des accidents de 2012 dans la capitale malienne, on constate une diminution respectivement de 15, 82 % pour le nombre d’accidents, 14,59 % pour le nombre de morts et 23,37 % pour le nombre de blessés. Selon le document, les conducteurs d’engins à 2 roues motorisées sont impliqués dans ces accidents à hauteur de 47,52 %. Les usagers les plus vulnérables sont les conducteurs de 2 roues motorisées, les piétons et les personnes âgées. Les piétons sont «extrêmement vulnérables», surtout lorsqu’il s’agit d’enfants ou de personnes à mobilité réduite, et font naturellement partie des nombreuses victimes d’accidents de la route en ville. «Si cela peut être dû à un manque d’attention de leur part, il s’agit souvent d’une perte de contrôle du véhicule par son conducteur», a détaillé le rapport.

Le rapport de la DRCTU a indiqué que ce sont les hommes qui sont les plus touchés par les accidents de la route à Bamako avec 2.939 victimes pour 135 tués, 936 blessés graves et 1.867 blessés légers. Les femmes sont au nombre de 772 victimes d’accident, 15 tuées pour 352 blessées graves et 405 blessées légères. Ce rapport a déploré l’aggravation de l’insécurité routière ces dernières années en raison de la congestion des routes et de l’augmentation exponentielle de l’outil de transport (croissance du parc automobile et la recrudescence exponentielle de la circulation des engins motorisés). Selon le document, la moyenne sur les 10 dernières années (2013 à 2022) est de l’ordre de 2.971 accidents corporels par an.

A retenir que, entre 2018 et 2022, les accidents de la circulation ont fait 38 250 vic­times, dont 35 616 blessés et 2 634 morts au niveau national. Une tragédie qui contraint l’Agence nationale pour la sécurité routière (ANASER) a fréquemment tiré la sonnette d’alarme à travers ses rapports annuels. Il faut aussi rappeler que le Bureau Vérificateur gé­néral (BVG) a indexé les insuffisances liées à la mise en œuvre de la Politique nationale des transports, des infrastructures de transport et du désenclavement (PN­TITD) dont il a évalué le premier Plan d’actions (2015-2019)

Selon le rapport rendu public par le BVG, l’un des effets escomptés à tra­vers la mise en œuvre de la PN­TITD était de réduire les accidents liés à la circulation. Et selon les conclusions, le comportement humain est la principale cause des accidents. Il ressort des statistiques officielles de l’ANASER, citées par le BVG, plus de 27 % des cas d’ac­cidents enregistrés dans notre pays étaient dus à l’excès de vi­tesse, ayant causé 37 % de bles­sés graves et 31 % de personnes tuées en 2022. Il ressort des mêmes statis­tiques que la non-maîtrise du véhi­cule est la cause de 16 % des ac­cidents qui est la cause de 15 % des décès.

«Ces chiffres sont confirmés par le sondage réalisé par l’équipe d’éva­luation auprès des populations. Ainsi, de l’avis des répondants, la cause principale des accidents est l’excès de vitesse, suivie du mau­vais état des infrastructures, de la méconnaissance de code de la route, de l’incivisme, du mauvais état des moyens de transports, du laxisme des autorités et de la consom­mation de stupéfiants (alcool et drogue)», a indiqué le rapport du BVG. «On dit couramment que le mauvais état des routes est un facteur d’accident. Au Mali, c’est le contraire. Plus la route est bonne, plus elle favorise l’excès de vitesse et partant les accidents. Donc, c’est le comportement humain qui est le facteur le plus important», a défendu un usager interrogé dans le cadre de cette étude-diagnostic.

L’état des véhicules est aussi un facteur non-négligéable de la multiplication des accidents dans notre pays. Et cela d’autant plus que, avec un taux de 99 %, le nombre de véhicules lé­gers d’occasion importés entre 2020 et 2022 a atteint 40 781 contre 313 véhicules légers neufs impor­tés, soit un taux de 1 % de notre parc automobile. Sans compter que la visite technique ne se fait pas comme il se doit. «Pour avoir le certificat de visite, il suffit de payer. Tu l’obtiens même si ton véhicule est dans un état désastreux», a confié un usager à l’équipe d’enquête du BVG. Un autre d’enfoncer le clou, «il existe des coins de location de certains équipements indispensables pour l’obtention du certificat de visite technique comme les pneus, les triangles, les extincteurs. Cer­tains usagers louent donc lesdits équipements pour satisfaire aux exigences de la visite technique et après, ils les restituent. Tout le monde est au courant, mais au­cune mesure n’est prise pour y mettre fin».

Il est aujourd’hui urgent de prendre des mesures énergiques pour réduire drastiquement les ac­cidents de circulation. Et cela d’autant plus que les causes sont connues de tous. Pour certains observateurs, il est nécessaire de prendre rapidement des décisions ap­propriées (renfor­cement des moyens de prévention et de l’éducation citoyenne), et aussi de dur­cir les mesures de répression pour mieux dissuader les usagers, les transporteurs…

Hamady Tamba

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​MICRO-TROTTOIR : Quand la circulation devient un allié sûr de l’ange de la mort au Mali

Qu’est-ce qui serait à l’origine des multiples accidents que nous voyons au quotidien à Bamako et presqu’un peu partout au Mali ? A qui la faute ? Est-ce que l’état des routes y est pour quelque chose ? Qu’en est-il du rôle des conducteurs ? Nous avons recueilli l’avis de la population sur ces questions.

ASSITAN DIAKITÉ, JOURNALISTE :

Selon moi, c’est l’indiscipline de la plupart des conducteurs qui met les autres usagers en danger. Il y a toujours des conducteurs qui sont toujours pressés et qui conduisent n’importe comment dans la circulation. Ce serait aussi bien d’améliorer l’état de nos routes. Ce faisant, il ne faut pas aussi oublier de changer le comportement des conducteurs.

SALI DEMBÉLÉ, ETUDIANTE A LA FACULTE DE DROITS PRIVES (FDPRI) :

Je blâme fortement certains chauffeurs ou conducteurs qui n’ont absolument aucune maîtrise pour une bonne conduite dans les rues à plus forte raison sur dans la circulation. Malgré tout cela, ils se prennent pour des AS du volant ou de la circulation.

HAMIDOU CISSÉ, AGENT FONCIER :

Je n’accuse pas tous les conducteurs. Mais, certains d’entre eux se droguent avant de prendre le volant dans la circulation. C’est fréquent au niveau des transports en commun où on pense qu’il faut être toujours plus rapide que les autres afin gagner beaucoup d’argent dans la journée. Et ce sont les chauffeurs qui abusent de stupéfiants ou de l’alcool qui sont généralement à l’origine des accidents… Pour d’autres, c’est la non maîtrise du code de la route qui est en cause.

KALEDY DIAKITÉ, CHAUFFEUR :

A mon avis, c’est la largeur des goudrons qui provoque presque tous ces accidents. Nous conduisons sur les goudrons trop restreints. Il revient donc à l’Etat de pallier tous ces problèmes.

DRISSA DIAKITÉ, CHEF-MAÇON :

J’ai échappé à un accident causé par la poussière du goudron. L’Etat doit améliorer la situation en mettant en place beaucoup de travaux d’assainissement pour notre sécurité.

ISSA DIARRA, COMMERÇANT AU GRAND MARCHÉ DE BAMAKO :

Je ne pense pas que c’est la non maîtrise du code de la route qui provoque les accidents comme certains le pensent. Mais, c’est dû au mauvais état des routes dont l’État doit urgemment s’occuper afin de diminuer les accidents répétés à longueur de journée.

ALOU N’DIAYE, POLICIER

Je mets en exergue trois points essentiels, à savoir l’extravagance des conducteurs au volant dans la circulation ; le non-respect du code de la route et, enfin, l’étroitesse des goudrons qui sont trop petits par rapport au nombre croissant de véhicules dans la circulation.

Propos recueillis par

Karim Mallé

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