Au cours de son séjour, Apollinaire Joachim Kyèlem de Tambèla a été reçu par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Les deux personnalités ont évoqué plusieurs sujets dont l’intégration des deux pays et le développement socio-économique
Au terme de sa visite de 72 heures dans notre pays, le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Joachim Kyèlem de Tambèla a été reçu, vendredi dernier au palais de Koulouba, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Il était accompagné du chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga. À l’issue de l’audience, les deux Premiers ministres ont expliqué les orientations développées par le chef de l’État.
D’abord, Apollinaire Joachim Kyèlem de Tambèla a informé qu’il était porteur d’un message du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, à son homologue malien, le colonel Assimi Goïta, portant sur les félicitations de son gouvernement et son peuple pour l’avancée dans la reconquête du territoire malien, marquée par la reprise de la ville Kidal, le 14 novembre dernier par les Forces armées maliennes. Le Premier ministre du Faso a ainsi réaffirmé l’engagement total de son pays dans la constitution et le renforcement de l’Alliance des États du Sahel (AES).
«Ce n’est plus seulement notre choix, c’est celui des peuples», at-il reconnu. Selon le Premier ministre burkinabè, il y a une histoire de l’Afrique qui est en train de s’écrire actuellement que nous ne devons pas échouer. « Sinon, nous aurons honte de nous-mêmes plus tard. Nous devons faire en sorte que ceux qui viendront après envient ceux qui vivent actuellement…», a-t-il conseillé.
Dr Choguel Kokalla Maïga a retenu la thèse développée par le président Assimi Goïta qu’il appartient aux gouvernements, aux hommes de communication d’entretenir nos peuples pour qu’ils vivent au même diapason que les dirigeants. Selon lui, le colonel Goïta a rappelé que le centre de gravité des pouvoirs en place doit être le peuple. «Nous sommes à leur service, nous devons rester à leur service, même lorsque nous ne serions plus là, le peuple demeure», at-il cité. Donc, selon lui, il est urgent de remplir les missions, celles que l’histoire et les peuples ont confiées aux dirigeants et à ceux qui les accompagnent.
Promettant que les peuples entendront bientôt, sous diverses formes, ce que les dirigeants veulent, il a admis que c’est à eux d’expliquer aux peuples comment se lever pour que les questions de développement économique et social soient effectivement résolues. Il s’agit de réaliser les mêmes objectifs réalisés en matière de défense et de diplomatie, le processus qui a déjà le point de non-retour.
Au terme de la visite du Premier ministre du Faso, un communiqué conjoint a été signé entre les deux parties. Concernant les questions politiques et diplomatiques, le document indique que le conseil conjoint présidé par les deux Premiers ministres, s’est félicité du réalisation global de la Transition au Burkina Faso et au Mali. Il a également salué les concertations régulières entre les autorités des deux pays sur les questions d’intérêt commun.
Les deux parties se réjouissent des conclusions des travaux de la 10ème session de la Grande commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et le Mali, notamment la proposition de conclusion d’un Traité bilatéral stratégique (TBS) qui permettra d’élever les relations. entre les deux pays à un niveau stratégique. à cet égard, tout en saluant les actions déjà entreprises, le conseil conjoint a instruit les ministres en charge du dossier de poursuivre les échanges en vue de la finalisation et de la signature dudit traité dans les meilleurs délais.
Au titre de la coopération en matière de défense et de sécurité, la réunion a salué la bonne collaboration entre les Forces de défense et de sécurité des deux pays ayant permis d’engranger des succès importants sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. à cet effet, elle s’est félicitée de la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui renforcera, sans nul doute, la stratégie globale et les capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité dans la lutte contre les groupes. terroristes sur les territoires des pays membres.
Sur les questions de développement économique, social et culturel, le conseil conjoint a examiné des idées de grands projets intégrateurs communs entre le Burkina Faso et le Mali, notamment l’interconnexion ferroviaire Sikasso-Bobo-Dioulasso, la mutualisation des ressources pour la construction de petits réacteurs modulaires (PRM) et la construction d’une autoroute Bamako-Ouagadougou. S’y ajoute, l’interconnexion dans le domaine du numérique (backbone), le projet commun de recherche pétrolière et minière entre les deux pays.
La réunion a reconnu la pertinence et le caractère futuriste de ces projets qui témoignent de l’ambition commune des deux pays d’œuvrer au renforcement de leur coopération. «La mise en œuvre de ces projets impactera positivement le développement socio-économique des deux pays et par voie de conséquence le quotidien de leurs populations respectives», souligne le communiqué conjoint. Fort de ce constat, le conseil conjoint a instruit les ministres sectoriels concernés par ces projets de poursuivre les échanges en vue de leur matérialisation à moyen et long termes.