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La classe politique malienne entre résignation et peur : Qui pour briser le signe indien ?
Publié le lundi 27 novembre 2023  |  L’Alternance
Rencontre
© aBamako.com par MS
Rencontre entre le gouvernement, la classe politique et la Société civile sur le chronogramme de sortie de crise
Bamako, le 28 juin 2022. Le gouvernement a rencontré la classe politique et société civile sur le chronogramme des élections au Centre de formation des collectivités territoriales .
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La classe politique malienne est à la fois inaudible et aphone face à la toute-puissance de la junte mi-
litaire au pouvoir. Cette dernière, auréolée de la reprise de Kidal, ne cache plus ses ambitions de rester
aussi longtemps qu’elle pourra au pouvoir car elle a non seulement le soutien ferme et entier d’une frange importante du peuple, mais aussi et surtout la classe politique qui est censée lui ravir la vedette semble déboussolée, divisée et paniquée. Le colonel Assimi Goita a désormais un vaste boulevard ouvert devant lui pour assouvir, s’il le désire, son dessein présidentiel, car tous les potentiels candidats qui seront à même de lui faire ombrage sont soit en exil, ou ont des démêlées judiciaires leur empêchant de briguer la magistrature suprême. Sur quel homme politique crédible peut-on réellement fonder de l’espoir pour la prochaine présidentielle ? Qui pour briser véritablement le signe indien ?

Depuis le retrait sans sommation du leader politico-religieux de la scène politique, en l’occurrence l’imam
Mahmoud Dicko, le Mali est véritablement orphelin d’animateur audacieux capable de jouer le leadership politique. Tous les leaders politiques se sont installés à demeure dans la peur bleue ou sont tout simplement en exil forcé.

Cette situation, en plus de créer le doute dans l’esprit du citoyen, discrédite également la classe politique, mais aussi et surtout ouvre un boulevard politique au Colonel Assimi Goita pour réaliser son ambition présidentielle. Pour rappel Ceux qui ont tenté de contrarier voir s’opposer au prince du jour en
ont appris à leurs dépens. On peut citer entre autres Youssouf Mohamed Batilly alias Ras Bath, Clément Dembélé, Adama Ben Diarra dit Ben le cerveau.

Sur d‘autres leaders politiques plane l’épée de Damoclès de la justice. Pour d’ailleurs réduire drastiquement leur chance, on a mis en contribution des mercenaires des medias sociaux pour soit les vilipender ou encore les faire passer pour des vulgaires voleurs et corrompus de la République. Aujourd’hui force est de constater que les quelques leaders politiques qui sont libres de leurs mouvements sont soit aphones ou manquent d’audace pour affronter politiquement les autorités militaires. Ni les anciens Premiers ministres Modibo Sidibé et Moussa Mara, ni les anciens ministres, Bocari Treta, Ousseyni Amion Guindo et Konimba Sidibé encore moins les autres leaders politiques ne
semblent prêts à aller au charbon avec plus de fermeté et de détermination, en montant sur leurs
chevaux de bataille pour non seulement exiger le respect de la charte de la transition, mais aussi et surtout le délai imparti qui consacre sa fin de la transition .

Ils sont tous dans l’expectative si certains ne caressent d’ailleurs pas le pouvoir dans le sens des poils. Ils se sont tous résignés face à la toute-puissante montée politique des autorités de la transition sous le leadership du Colonel Assimi Goita. Ce dernier semble désormais se vêtir du manteau du futur Président
de la République, surtout faute d’adversaire redoutable capable de convaincre les électeurs à ne pas le choisir.

Qui pour vaincre le signe indien en ravissant le leadership politique à Assimi Goita ? Voici la question à laquelle nul ne peut avoir une réponse claire pour l’instant tant la situation est volatile et les leaders poli-
tiques maliens sont loin d’avoir l’audace d’un Ousmane Sonko du Sénégal et de la détermination de Succès Masra du Tchad qui ont défié leurs princes pour dire non. Le Mali manque cruellement des jeunes leaders politiques désintéressés, intègres et capables de tenir allumer le flambeau de la lutte pour la démocratie. Il va falloir faire appel encore à l’imam Dicko, du haut de ses 70 ans pour venir jouer le
rôle des jeunes. Sinon ni Moussa Mara, ni Ousseyni Amion Guindo, ni Maitre Demba Traoré, ni Amadou Koita, pour ne citer que ces jeunes leaders politiques et anciens ministres de la République, ne sont capables de se vêtir du manteau de la résistance face aux autorités actuelles qui semblent avoir l’ambition de garder le pouvoir en violation de tous les princes qui régissent la transition. Tous les hommes politiques maliens sont interpellés pour sauvegarder la démocratie en péril au Mali.

Youssouf Sissoko
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